
QMM veut que ses opérations à Madagascar atteignent la neutralité carbone, d’ici 2023. Vendredi dernier, la compagnie a lancé officiellement la construction de la centrale solaire d’une capacité de 8 MW, et de la centrale éolienne de 12 MW.
Un grand pas en avant pour Fort-Dauphin. Cette ville, ainsi que ses environs vont bénéficier de l’électricité propre qui sera produite par les deux centrales aujourd’hui en construction. La cérémonie de pose de première pierre, marquant le début des travaux, s’est déroulée le 10 décembre dernier, en présence de deux membres du gouvernement, notamment Andry Ramaroson, ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, et Baomiavotse Vahinala Raharinirina, ministre de l’Environnement et du Développement durable. Selon les informations, la centrale photovoltaïque devrait être opérationnelle en 2022, tandis que la fin des travaux de construction de la centrale éolienne est prévue en mai 2023. Ces deux centres de production d’énergies renouvelables combinés, pouvant fournir jusqu’à 20 MW, pourront répondre aux besoins en électricité de QMM (mine, MSP, port d’Ehoala, villages) pendant les périodes de production de pointe et jusqu’à 60% de la consommation annuelle d’électricité utilisée pour les activités de la compagnie sur le site de Mandena. De ce fait, la part du fossile dans la production va ainsi baisser de plus de moitié par rapport à la situation actuelle. « Grâce à ce projet, QMM pourra atteindre la neutralité carbone en 2023 », a déclaré Ny Fanja Rakotomalala, président de Rio Tinto QMM.
Bénéficiaires. Selon les promoteurs du projet, les centrales comprendront environ 14 880 panneaux solaires et 4 turbines éoliennes. Outre les deux centrales de production d’énergie renouvelable, le projet prévoit également la mise en place d’un système de stockage d’énergie par batterie lithium-ion d’une capacité de 8,25 MW. Une fois que ces infrastructures seront opérationnelles, QMM remplacera par des énergies renouvelables la majeure partie de l’électricité qu’elle fournit actuellement à la ville de Fort-Dauphin et à la communauté de plus de 80 000 personnes. D’après l’intervention par visioconférence de Stéphane Leblanc, directeur exécutif de Rio Tinto Iron and Titanium, 75% des activités de Rio Tinto à travers le monde sont aujourd’hui alimentées par des énergies renouvelables. La maison mère vise la neutralité carbone sur toutes ses installations à travers le monde en 2050. Ce projet à Taolagnaro s’inscrit donc dans le cadre de cette démarche. Selon Ny Fanja Rakotomalala, les deux centrales en construction offriront un faible coût de l’électricité qui favorise le développement local, en tant que levier attirant les investisseurs. À noter que l’environnement minier de la région est caractérisé par une haute potentialité.
Environnement. Outre les impacts économiques et sociaux, le projet présente également des avantages environnementaux, selon Rio Tinto QMM. Ses représentants ont cité la neutralité carbone atteinte à l’horizon 2023 ; les 26 000 tonnes de réduction des émissions annuelles de dioxyde de carbone ; les 8,5 millions de kg de combustibles fossiles remplacés. Par ailleurs, Rio Tinto Groupe, Rio Tinto QMM et CrossBoundary Energy (CBE) – à qui a été confiée la mise en œuvre du projet – ont tenu un panel de haut niveau pour discuter du projet de mine durable porté par QMM, incluant les centrales en construction et la manière dont l’industrie minière peut proposer des solutions de lutte contre le changement climatique. Un panel technique était également au programme, avec la participation des experts impliqués dans le projet et des autorités locales qui ont discuté des étapes et enjeux du projet.
Antsa R.