
Organiser une concertation nationale est devenu un cheval de bataille de l’opposition qui n’entend pas cautionner la nouvelle mouture de la Commission électorale.
Marc Ravalomanana est un candidat à la prochaine présidentielle. Il l’a encore réaffirmé, mardi. Mais pour lui, l’actuelle commission électorale nationale indépendante, qui sera alors chargée des organisations des élections, « n’est pas crédible ». « On ne peut faire confiance à cette Ceni », a martelé l’ancien président, mardi dernier à Toliara, quand il a réuni les militants de son parti dans le quartier de Betania à Toliara. Il a alors cité, comme exemple, la récente déclaration du nouveau président de cet organisme, Arsène Dama, qui a soutenu qu’ « aucun doublon n’a eu lieu durant l’élection présidentielle de 2018 », laquelle, d’après Marc Ravalomanana, « ne tient pas la route ».
Passif. Le juge constitutionnel qu’Arsène Dama a été alors à cette époque veut effacer d’un revers de la main les déclarations de Thierry Rakotonarivo, alors vice-président de la commission électorale, qui a soutenu l’existence de doublons de numéros de carte d’identité nationale concernant 1 162 512 électeurs. Ce passif pèse lourd dans le bilan de la précédente commission électorale et l’opposition se donne à cœur joie pour s’en servir comme munitions afin de torpiller l’organisme. Et si le nouveau patron à Alarobia tente alors, actuellement, d’effacer l’ombre de la précédente formation, la tentative n’est pas du tout du goût de l’opposition.
Tournée. On ne manquera pas, en effet, de tirer à boulets rouges sur la Commission électorale et la Haute cour constitutionnelle dans le camp de l’opposition. L’idée d’une « concertation nationale » est donc née au niveau des opposants qui veut « de nouvelle structure » et une « nouvelle commission électorale ». Marc Ravalomanana, qui est déjà en tournée électorale, rappelle alors à tout bout de champ ce « projet de concertation » à laquelle « va participer toutes les forces vives nationales ».
FFKM. Les opposants ont déjà fait appel au Conseil œcuménique des Églises chrétiennes pour réaliser leur projet. Mais les religieux ont esquivé. « Laissons aux politiques leurs propres affaires », a répliqué récemment Monseigneur Odon Marie Arsène Razanakolona, archevêque d’Antananarivo et non moins président en exercice du FFKM. Le Conseil œcuménique, qui a d’ailleurs fait l’histoire politique du pays, ne compte pas adhérer à cet appel de l’opposition.
Rija R.