C’est encore et toujours sous le joug de l’épidémie DE Covid-19 que vont vivre les Malgaches en cette fin d’année 2021. Ces derniers jours, la progression des contaminations a été significative et les autorités sanitaires ne pouvaient pas rester dans cet attentisme prudent qu’elles observaient. En fait, la situation ne pouvait que les pousser à prendre des mesures restrictives pour tempérer cette progression. À Madagascar, l’épidémie n’est pas encore arrivée à un stade inquiétant, mais il fallait se prémunir. Le ton du ministre de la Santé qui a présenté les dispositions prises en conseil des ministres à la TVM a été conciliant, mais il n’a pas caché qu’il n’y avait pas d’autres alternatives pour répondre à l’urgence sanitaire. Les Malgaches ne vont pas subir de confinement, mais la jauge des réunions publiques est descendue à 100 personnes. Les frontières ne sont pas fermées. Les vols en provenance de l’extérieur peuvent continuer. Les services de santé sont sur le qui-vive et les CSB2 peuvent recevoir les malades. Les soins sont gratuits, mais les cas graves seront dirigés vers les centres spécialisés. La campagne de vaccination est intensifiée et la multiplication du nombre de vaccinodromes est effective. L’accent est mis sur la nécessité du port du masque et de la distanciation sociale. Aujourd’hui, la prévention est passée à un stade supérieur et on sent que la pression est mise pour empêcher une aggravation de la situation épidémique. Dans ce contexte, les Malgaches se résignent à suivre une discipline nécessaire pour le bien commun. Durant les fêtes de fin d’année, les manifestations seront moins festives, mais chacun essaiera de supporter le mieux possible le poids des restrictions imposées. Les Malgaches doivent vivre aussi avec les problèmes engendrés par la hausse du coût de la vie et les coupures d’eau et d’électricité qui sont maintenant devenus leur lot quotidien. C’est peut-être la raison pour laquelle ils ne s’intéressent que très peu aux travaux des deux parlements en session ordinaire. Plusieurs projets de loi ont été votés dans l’indifférence de l’opinion. Le chef de l’État a continué ses déplacements et présenté ses projets dont la réalisation, dit-il, va débuter bientôt. L’ancien président Marc Ravalomanana est lui aussi présent sur le terrain. Il prend le pouls de la population et prépare peut-être sa candidature pour l’élection présidentielle de 2023. On a aussi assisté à l’épilogue du procès de l’affaire “Apollo 21”. Les peines des principaux accusés sont très lourdes. D’autres protagonistes de l’affaire s’en tirent à bon compte.
Sur le plan international, l’attention de tous les médias est toujours focalisée sur l’évolution de l’épidémie de Covid-19. Tous les responsables conviennent qu’il va falloir vivre avec ses différents variants encore longtemps. C’est maintenant sur la manière de maîtriser cette progression que les professionnels de santé se concentrent. L’augmentation des cas de contamination était surtout due, ces derniers jours, au variant Delta, mais Omicron gagne très vite du terrain car il est très contagieux, mais est moins virulent que les autres variants du virus. Les mesures prises en cette fin d’année laissent quand même une certaine liberté aux citoyens de ces pays.
En France, la précampagne présidentielle continue à réserver son lot de surprises. La semaine a été marquée par l’interview du président Emmanuel Macron qui présentait un bilan de ses cinq années à la tête de l’État. Il n’a pas annoncé sa candidature pour un nouveau mandat. Les réactions de ses futurs adversaires à l’élection présidentielle ont été très vives. Alors que la gauche est en perte de vitesse, Christine Taubira a annoncé qu’elle envisageait de se lancer dans l’arène pour redorer le blason de son camp.
La Covid-19 reste un poids qui pèse très lourd sur le quotidien des Malgaches. Elle rythme une vie qui est particulièrement difficile, mais les contraintes qu’elle engendre ne peuvent pas être évitées. C’est une question de vie ou de mort qui entre en ligne de compte. Madagascar est entrée dans une nouvelle phase épidémique qui amène ses habitants à adopter un nouveau mode de vie.
Patrice RABE