
Le verdict est tombé. Les deux anciens officiers français écopent de peines de travaux forcés. Les éléments du GSIS ainsi que les généraux sont acquittés tandis que Victor Ramahatra est relâché au bénéfice du doute.
Le premier épisode de l’affaire est clos. Il a fallu dix jours d’affilés pour la Cour criminelle ordinaire du tribunal de première instance d’Antananarivo pour boucler le dossier « Apollo 21 ». Hier, la Cour a rendu public sa décision, en fin de matinée à Anosy. Comme il fallait s’y attendre, la sentence s’annonce dure pour l’auteur principal du projet « Apollo 21 », Paul Rafanoharana, qui écope de vingt ans de travaux forcés et de prison ferme. Ce dernier a élaboré le projet, consigné ses idées dans un document, et développé un budget y afférent, avant d’avoir contacté des personnes susceptibles, à ses yeux, d’être embarquées dans son aventure. Sa défense fera appel de cette sentence.
10 ans. Mais, comme lui, cinq autres personnes sont également reconnues coupables dans « Apollo 21 ». L’ancien colonel de l’armée française, Philippe François, quant à lui, est condamné à dix ans de travaux forcés tout comme Aina Razafindrakoto, l’ancien employé de la Banque Centrale. Ces derniers ont formé avec Paul Rafanoharana la direction de la société Tsara First, laquelle est plusieurs fois citée durant le procès. Une peine de prison ferme assortie de cinq ans de travaux forcés est, en revanche, prononcée pour la compagne de Paul Rafanoharana, Voahangy Andrianandrianina. Yvon Randriazanakolona alias Sareraka et Victor Ramahatra, quant à eux, sont condamnés à cinq de prison avec sursis.
Bénéfice de doute. Ces six personnes sont toutes reconnues coupables dans cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre. Le général en retraite Ferdinand Razakarimanana, ainsi que Brigitte Mroczek, compagne de Philippe François, quant à eux, sont ainsi relaxés au bénéfice du doute. L’ancien président de la délégation spéciale de la province d’Antananarivo a été « pressenti » comme le potentiel ministre de la Défense Nationale impliqué dans le projet de Paul Rafanoharana. Les éléments des forces de l’ordre qui sont impliqués dans cette affaire, quant à eux, sont acquittés purement et simplement. Notamment les cinq généraux de l’armée et de la gendarmerie, Jocelyn Ravelonarivo, Totoarisoa, Anthony Rakotoarison, Nicholson Edouard Rapo et Jean Michel Dabaka. Ces derniers ont tous nié une relation avec le cerveau du projet « Apollo 21 » qui a tenté « un attentat contre le président de la République et le renversement du gouvernement en place ».
Acquittés. Et les éléments du Groupement de Sécurité et d’Intervention Spécialisée de la gendarmerie dont le chef d’escadron Euclide Diambelou et le capitaine Andria Tiana Michel, ainsi que les gendarmes Alain José Rakotondramanana, Maminiaina Patrice Rakotoarimanana, Rivohasina Diary Gaston, Bien Aimé Valomila et Harisoa Princy sont également acquittés et gardent vierge leur casier judiciaire. Ils ont été affectés pour « services externes » pour assurer la sécurité de Philippe François avant l’interpellation de cet ancien colonel français dans le cadre de l’affaire «Apollo 21 ». La décision de la justice pourrait alors faire taire des grognes dans les camps.
Rija R.