
Après la « Réalité de constat », il sort « Médication poétique des maux à mots », un autre recueil de poèmes. Libertador ne regarde pas les choses à travers les lunettes des sceptiques, des fatalistes. Libertador a la tête sur ses épaules…larges. Le jeune homme est sûr de lui car il a su faire. Oui, il a également souffert ! Rocailleuse était sa vie par le passé. Mais, grâce à sa persévérance, il a su grimper au sommet de son art. Il gravit les échelons avec bravoure. Et je lui dis bravo ! Libertador est loin de ces vantards qui étalent tout ce qu’ils ont pour gagner en notoriété. Non, lui, il est humble. Le poète de Sambirano prêche l’amour et dénonce l’injustice.
Les mots doux, l’art de convaincre, les conseils sortent de sa plume aiguisée, comme si ses mots étaient ceux d’un vieil homme de 70 ans, à la campagne en train de discuter avec ses petits-enfants, le soir autour d’un feu de camp. Pourtant, Libertador n’a même pas encore la moitié de cet âge. Les dents exposées entre ses lèvres, comme les modèles photos en plein tournage d’une pub de dentifrice, Libertador garde toujours le sourire, et libère la joie enfermée par la frustration de la vie quotidienne. C’est lui, le poète bon vivant conscient de ses responsabilités.
En ce qui concerne ce livre, Libertador n’est pas à son premier coup d’essai. Ce n’est pas étonnant, étant donné que c’est un poètherapeute ! Mais il est avant tout un historien. Ainsi, sa poésie reflète des faits historiques. Il a envoyé une « Lettre au fils du pays ». Le quatrième chapitre de cet ouvrage est fascinant. Il résume les 60 années traversées par Madagascar, ce pays plongé dans la naïveté, étouffé par la paupérisation. En somme, médications poétiques. De maux… à mots, Libertador guérit les maux par les mots, et éveille la conscience de la jeune génération.
Iss Heridiny