
L’histoire de l’île Madagascar est longtemps liée à celle de l’Afrique orientale. Comptoir, lieu de ravitaillement, carrefour culturel, la partie occidentale de la Grande île, grâce au Canal de Mozambique, avait des villes animées par le commerce.
L’île de Nosy-Be était une grande ville, voire un passage obligé pour les étrangers bien avant le Xè siècle. Elle fut un port de trafic d’esclaves, plus exactement à Marodoka. Étant une porte, elle a surtout assisté aux arrivées massives d’esclaves originaires de la Tanzanie, en l’occurrence Bagamoyo. Située sur la côte de Tanzanie, à 75 km au nord de la capitale Dar es Salaam, cette ville était en quelque sorte une agglomération de l’Afrique de l’Est. Mais au fil du temps, elle perd son charme et devient un petit bourg. En fait, Bagamoyo vient de « Bwaga moyo » qui signifie en swahili : « abandonne ton cœur une expression désespérée pour les personnes qui étaient capturées afin d’être vendues comme esclaves, sachant qu’un avenir incertain les attendait ». D’après les écrits, elle était le point d’arrivée pour les porteurs et esclaves qui traversaient tout le pays, depuis le lac Tanganyika, et même depuis les pays voisins. Les historiens spécialistes de la région avancent que « les esclaves y arrivaient à pied ou en caravanes. Ils y étaient vendus, échangés puis envoyés sur les îles de la péninsule Arabique ou en Perse, et vers le nouveau monde. Pour beaucoup, Bagamoyo était un point de non-retour ». Alors, ces esclaves ont été vendus jusqu’à Marodoka de Nosy-Be. Marodoka vient du mot malgache « maro » littéralement plusieurs et le mot Swahili « duka » qui est issu du mot arabe « dukan », centre de traite d’esclaves. Cet endroit est l’un des plus vieux ports de Madagascar. Elle accueille des boutres venant de l’Asie du Sud, du Mozambique, du Zanzibar et des Comores. Suite à ces relations avec les étrangers, les habitants ont le trait métissé. On y parle swahili et malgache, une langue très répandue au XIXème siècle. Le siècle suivant, bien que la traite d’esclaves fût abolie, on en pratiquait clandestinement dans la région. Les Arabes traquent des Noirs «Makoa» et les embarquent dans un boutre pour les vendre en Asie du sud.
Recueillis par Iss Heridiny