
« Sauvons Menabe Antimena ! ». Tel a été la campagne d’alerte lancée par tous les acteurs concernés sous l’impulsion du projet Hay Tao de l’USAID pour mobiliser l’opinion publique étant donné que cette Aire Protégée risque de disparaître à tout jamais en raison de la recrudescence de la déforestation et des feux de brousse dans le site. Le célèbre caricaturiste Pov a, de sa plume tranchante et cinglante, donné une dimension très réaliste de la situation de Menabe Antimena, avec la mise en scène des personnes impliquées dans la destruction de cette biodiversité. Une publication sur sa page Facebook a engendré des milliers de réactions diverses des internautes, allant de l’indignation à l’interpellation.
Enjeux importants. Pour Stephane Thamin de Mahay Expédition, il a soulevé qu’il est important de protéger Menabe Antimena, car il y a de nombreux enjeux importants derrière, que ce soit environnemental ou économique pour la région. En outre, « cette région de Menabe attire des touristes qui viennent pour sa beauté. La disparition de cette Aire Protégée impactera ainsi sur l’économie régionale et les conditions de vie des communautés locales », a-t-il poursuivi. Quant à Ndranto Razakamanarina, président du Conseil d’Administration de l’Alliance Voahary Gasy (AVG), il s’est adressé fermement à tous les acteurs sur la situation d’alerte de l’Aire Protégée Menabe Antimena. « Il faut fermer hermétiquement l’Aire Protégée Menabe Antimena pendant les périodes d’incursion des délinquants, à travers la mise en place permanente d’une brigade mixte de force de l’ordre tout en promulguant une réglementation régionale sur la migration moyennant la disposition des espaces et des mesures d’accompagnement appropriées aux familles ou communautés méritantes. Le renforcement des collaborations intersectorielles visant à promouvoir des alternatives de revenus durables à la population vivant aux alentours de ce site et dans les zones de migration définies, n’est pas en reste », a-t-il exprimé.
« Le maïs de la honte ». En outre, l’AVG a aussi fait appel à l’administration d’en faire un cas urgent d’école de solidarité gouvernementale pour le sauvetage et la sauvegarde de Menabe Antimena, gage important pour le “velirano” n°10 et l’agenda 2030 des Nations Unies. Toutes les parties prenantes dont entre autres, la population, la société civile et le secteur privé, sont également mobilisées à créer une masse critique crédible et constructive. Ce qui permet de se joindre aux propos de la Chargée d’Affaires de l’ambassade des Etats-Unis à Madagascar et aux Comores, Amy Hyatt, martelant qu’« il est temps de renforcer la transparence et de s’unir pour la gestion durable de nos ressources uniques ». Quant au ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Baomiavotse Vahinala Raharinirina, elle a mentionné que chacun peut contribuer directement ou indirectement à sa manière à la sauvegarde du Menabe Antimena. « Nous devrions, en tant que citoyens, prendre nos responsabilités comme éviter de consommer « le maïs de la honte » qui conduit à la destruction de cette Aire Protégée», a-t-elle conclu.
Navalona R.