
Les réunions, ou le fivoriambe prennent une place prépondérante dans la vie d’un village éloigné. Elles permettent d’écouter les requêtes des habitants du village. Des rites et des cérémonies comme le fangatahana amin’ny razana mba ho tody ny hafatra, littéralement “demande de permission aux ancêtres pour que la réunion soit faite dans une entente cordiale” précèdent souvent le fivoriambe.
Dans les zones reculées de Madagascar, la prise de décisions doit toujours se dérouler en public et surtout après l’avis de l’assemblée de la population. Celle-ci doit se passer, en général, entre 17h30 à 19h. Cet intervalle de temps correspond au retour de tous les membres de la communauté de leur travail. Quant aux femmes, elles sont déjà chez elles mais sont occupées à cuisiner le repas du soir qui doit se dérouler entre 19h et 19h30. Aussi n’est-il pas étonnant que, pendant le fivorianampokonolona, les femmes soient minoritaires en nombre. Mais cela ne veut pas dire que les femmes n’expriment pas leurs idées et parfois les hommes adhèrent à leur raisonnement.
Pendant l’assemblée populaire, le débat est ouvert à tous les participants, la notion et la pratique de la démocratie sont bel et bien présentes. En plus, la prise de décisions se fait par un vote soit à main levée soit par consensus.
Les enfants sont aussi présents lors d’une assemblée populaire, toutefois, en tant que mineurs, ils n’ont pas droit à la parole. Enfin, les jeunes sont massivement présents lors d’une réunion, ils ont la responsabilité de l’exécution ou de l’application de certaines ou la totalité des décisions. Leur concours est donc également incontournable dans la mesure où s’ils ne sont pas prêts à les exécuter, tous les efforts que les membres de l’assemblée restent sans suite. Toutefois, comme les enfants, ces jeunes ne sont pas entièrement libres d’exprimer leurs idées. Souvent, leurs réflexions vont à l’encontre de la tradition alors qu’ils détiennent une place prépondérante dans la famille.
Iss Heridiny