
Dans les années 1920, l’administration coloniale nécessite plus de main-d’œuvre afin de pouvoir produire la quantité de matières premières suffisante aux besoins de la métropole. Le Smotig était une option pour résoudre le problème de main-d’œuvre. De plus, la population malgache devait payer des impôts. Ces impôts étaient sans doute l’un des moyens pour contrôler les indigènes, de sorte que le travail soit rendu obligatoire.
Pour le colonisateur, l’impôt joue un rôle moralisateur et éducateur. Dès lors, cette pratique chamboule la culture des Malgaches qui avaient l’habitude de vivre en autarcie dans une économie de subsistance. Le colonisateur incite les indigènes à avoir le goût du travail. D’une autre manière, le système change le comportement flemmard des autochtones gâtés par la nature, mais sous un autre angle, l’administration coloniale en profite pour ravitailler la métropole.
À l’époque, l’impôt pèse lourdement sur les indigènes. C’est un moyen pour asservir les Malgaches. Ces derniers sont obligés de travailler chez les colons pour avoir de l’argent, grâce à un maigre salaire. Mais cette soi-disant rémunération ne suit pas l’inflation. Le pouvoir d’achat est véritablement faible étant donné que le prix du riz, qui est l’aliment de base des Malgaches et la principale production de ce district, reste à 30 francs le kilo. Avec cet argent, ils payent l’impôt. En réalité, ce sont les colonisateurs qui en bénéficient car non seulement ces derniers perçoivent l’impôt régulièrement, mais ils peuvent contrôler les mouvements de la population. Le salaire ne correspond pas à la durée du travail effectué. Ils sont conscients que l’argent est important pour les colonies. Les Malgaches vendent leur force de travail pour se procurer de l’argent afin de payer l’impôt.
Une fois les territoires pacifiés, le pouvoir colonial construit des routes et des chemins de fer afin de faciliter l’acheminement des matières premières vers les ports. Ils font entrer les populations dans leur système économique, en instaurant un système d’impôt payable en numéraire grâce à l’introduction de cultures industrielles, dites de rente telles que l’arachide, le coton, l’huile de palme, le sisal, ou sous forme de travail non rémunéré (le travail forcé) pour la construction des infrastructures (routes, barrages…). En conséquence, cette nouvelle culture a un grave impact au niveau de la société malgache. Chaque famille laisse une part de son lopin de terre pour cultiver des produits de traite. La riziculture est remplacée par la culture du café pour avoir de l’argent. La culture traditionnelle diminue petit à petit au profit de la culture d’exportation. Avec la culture traditionnelle, le rendement qui était déjà insuffisant devient plus faible. Dans ce contexte, la crise économique gagne du terrain et l’inflation frappe lourdement la population.
La dépendance chronique des paysans aux compagnies étrangères. Le nouveau système économique établi par l’administration coloniale engendre une dépendance des paysans aux compagnies étrangères ou ses agents. Ils assurent le monopole du commerce. Les cultivateurs sont obligés de vendre leurs produits à ces compagnies à un prix fixé par elles-mêmes. La concurrence est déloyale et ce sont toujours les producteurs qui subissent les conséquences.
Le monopole du secteur du commerce par les compagnies étrangères. Les compagnies étrangères monopolisent le secteur économique à Madagascar, avec un système impeccable pour assurer ce monopole. Premièrement, elles contrôlent le capital. Tous les intermédiaires leur empruntent de l’argent. De plus, ce sont elles seules qui contrôlent les prix. Dans ce cas, la concurrence est quasiment absente car ces compagnies se mettent d’accord sur le prix d’achat au niveau des petits collecteurs. Deuxièmement, l’administration coloniale favorise ces entreprises pour l’exportation et l’importation. Dans ce cas, elles contrôlent également le prix des produits finis qui viennent de la métropole. Cette situation entraîne la flambée des prix et la crise sociale se voit dans le pays. Enfin, les Malgaches n’ont pas le choix d’acheter les produits manufacturés parce que les produits importés sont limités par ces compagnies et surtout d’origine métropolitaine. Ces compagnies sont donc considérées comme le moteur du commerce intérieur malgache.
Iss Heridiny