
10 morts, 2 blessés et 525 sinistrés. C’est le bilan des fortes pluies survenues dans la capitale dans la nuit de lundi. Ces intempéries ont faits de nombreux dégâts non seulement au niveau des bas quartiers mais aussi dans les zones de » La Haute Ville « . L’inondation a frappé hier plusieurs quartiers. Ce drame a de nouveau relancé les débats autour des causes des inondations au cœur de la Ville des Mille. Pour certains, ce sont les gens qui jettent des ordures dans les rues qui sont les fautifs car ces mauvaises habitudes provoquent le bouchage des canaux d’évacuation d’eaux. D’autres observateurs pointent du doigt les responsables étatiques qui autorisent les remblayages et favorisant les constructions illicites.
Suspension. En effet, à chaque période de pluies, les débats autour de la pratique des remblais ont toujours été remis sur la table. Lorsque l’actuelle présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa était à la tête du ministère de l’Aménagement du territoire, les remblayages étaient interdits. Le 24 janvier 2020, le maire de la Commune urbaine d’Antananarivo, Naina Andriantsitohaina a aussi sorti l’arrêté municipal n°112-CUA/CAB.20 portant suspension de la délivrance des autorisations de remblai et de déblai au niveau de la circonscription de la CUA. Mais depuis le mois d’avril 2021, les remblais sont de nouveau autorisés à Antananarivo. La décision de reprise a été prise à l’époque par les responsables au sein du ministère de l’Aménagement du territoire et des travaux publics et l’autorisation en question doit obtenir le feu vert de la commission technique de remblais mise en place au niveau dudit ministère, mais aussi par la CUA et l’Apipa (Autorité de protection contre les inondations de la plaine d’Antananarivo).
Corruption. Depuis, des camions transportant des terres font le va-et-vient notamment du côté du By-Pass, mais aussi à Ankorondrano et au Marais Masay. Après les fortes pluies de lundi soir, la grogne se fait entendre venant des riverains, victimes des inondations causées par ces remblayages illicites. Qui sont les propriétaires de ces terrains ? Qui a octroyé l’autorisation de remblais ? Ce sont les questions qui se posent. Du côté du Marais Masay, une grande maison nouvellement construite sur le bord de la route empêche l’évacuation des eaux et provoque une crue énorme. Bon nombre d’observateurs réclament l’ouverture d’une enquête concernant ces remblais qui font plusieurs victimes au cœur d’Antananarivo. La pratique de remblayage provoque une sérieuse suspicion de corruption auprès des observateurs. Après la montée des eaux constatée hier au niveau de plusieurs quartiers, l’on attend une prise de responsables de la part des dirigeants.
Davis R