Le gymnase couvert de Mahamasina est l’un des sites qui abritent provisoirement les sinistrés de la Capitale. Hier, un nourisson y a perdu la vie à la suite d’une asphyxie probablement liée au manque d’aération. Double drame pour sa famille qui, en quelques jours, a vu sa vie basculer. Outre le fait de devoir quitter le ménage inondé, les jeunes parents ont aussi perdu leur bébé. Un cas qui risque de se répéter puisque l’infrastructure n’est pas prévue pour contenir autant de gens. Sa capacité d’accueil a été largement dépassée par les 4 200 personnes qui y sont abritées. Un chiffre qui monte en flèche avec l’arrivée de nouveaux sinistrés. Hier, le gymnase était serré comme une boîte de sardines. Sans mesures sanitaires, le site pour sinistrés est devenu un terrain fertile de la Covid-19. Il est temps pour les autorités de multiplier les centres d’accueil, quitte à utiliser la prérogative de la puissance publique pour réquisitionner des écoles, églises, hôtels et autres. Nous sommes confrontés à une situation d’urgence et ce ne sont pas les endroits qui manquent pour sauver des vies. Hier, le nombre des sinistrés s’élevait aux environs de 12 130 dans la Capitale. Le système d’évacuation d’eau demeure un problème récurrent à Antananarivo. En 1959, à l’époque où la population était d’environ 250 000 personnes et les constructions étaient encore minimes, la Capitale était déjà confrontée à de terribles inondations à la suite d’un cyclone. Le même problème d’évacuation d’eau était à l’origine de la catastrophe. 63 ans plus tard, bis repetita mais l’inondation est généralisée, même la Haute Ville n’en a pas été épargnée. Les résultats sont prévisibles. Les quelque 200 km d’égouts qui assurent les évacuations des eaux se retrouvent bouchés en permanence avec le manque d’entretien. A la moindre pluie, Tana se trouve inondée par les eaux usées mélangées avec l’eau de pluie. Même refrain, chaque année, à la seule différence que les problèmes sanitaires s’avèrent particulièrement préoccupants cette année car la coronavirus attaque un peu partout. Quid de la transmission du virus dans les zones de refuge ?
D.R