Ce n’est pas le ciel qui est tombé sur la tête des habitants de la capitale, mais des trombes d’eau qui ont perturbé leur quotidien. Ces derniers ont rarement vu pareil déluge au début de la saison des pluies. Les Tananariviens ont de nouveau vécu le cauchemar des inondations et ont retrouvé les mêmes scènes de sinistrés évacuant leur maison inondée par des eaux boueuses à l’odeur fétide. A l’angoisse née de la pandémie est venue s’ajouter celle de l’incertitude de l’avenir engendrée par les caprices du ciel. La population a pu se rendre compte de la dégradation de son cadre de vie que les dirigeants successifs n’ont pas réussi à aménager. Les reproches à faire sont justifiées, mais aujourd’hui il est préférable de venir en aide à tous ces sans-abris qui ont trouvé refuge dans les sites d’hébergement. Les services spécialisés sous la houlette du BNGRC se sont mobilisés pour venir en aide à tous ces malheureux se retrouvant à la rue. La dizaine de décès constatée et les vingt mille sinistrés constituent un bilan qui donne un aperçu de la violence des intempéries. La ville présentait un visage de désolation mardi matin, mais ces deux derniers jours, il régnait une certaine accalmie, permettant aux services de secours de travailler d’arrache-pied pour redonner à la capitale un aspect plus convenable. Les canalisations et les voies d’eau ont été curées et débarrassées de leurs détritus, mais on peut se demander si cela servira de leçons à ceux qui font preuve d’incivilité. C’était peut-être un répit avant l’arrivée aujourd’hui ou demain d’une formation cyclonique qui va ravager le nord de l’île. Les services météorologiques parlent de vents violents et de pluies torrentielles. On a peut-être oublié pendant ces quelques jours l’urgence de la pandémie, mais ces regroupements forcés sur les sites d’hébergement vont peut-être faire repartir à la hausse le nombre de contaminations à la Covid-19. Les derniers bilans faisaient état d’une progression de l’épidémie et cela ne devrait pas s’arranger.
Dans les pays occidentaux, on constate une certaine accalmie sur le front de la pandémie. On ne semble plus s’inquiéter du nombre de contaminations très élevé. Hier , il y avait un peu plus de 400.000 cas positifs en France, mais le chiffre n’a pas fait la une des médias. L’adoption de la loi sur le pass vaccinal au parlement a été saluée par la majorité de l’opinion publique. C’est dans ce contexte que le Premier ministre a annoncé un allégement des mesures accompagnant les restrictions sanitaires à partir du 2 février. Au Royaume Uni, l’abandon des mesures coercitives est devenu officiel. Cela est devenu possible à cause du taux de vaccination record dans le pays. En Israël, l’injection de la 4ème dose n’a pas été généralisée.
La précampagne présidentielle française bat son plein en France, mais elle va bientôt laisser la place à la véritable campagne dont le démarrage aura lieu dès l’entrée en lice du candidat Macron. On en a eu un avant-goût lors des échanges qui ont suivi le discours du président français à l’Assemblée européenne de Strasbourg.
Les Malgaches continuent à parcourir le chemin de croix sur lequel ils se sont engagés depuis le début de cette année. La Covid-19 est toujours une épée de Damoclès suspendue sur leur tête. Les intempéries viennent s’ajouter aux épreuves qu’ils traversent quotidiennement. Ce sont de multiples crises qui s’additionnent depuis le 1er janvier. Elles sont sanitaires, économiques et sociales. Le bout du tunnel est encore très loin.
Patrice RABE