Au-delà des lamentations et des promesses toujours non tenues auxquelles on assiste tous les ans suite à la montée des eaux à Antananarivo. Comment résoudre les problèmes dus aux obstructions des réseaux d’écoulement des eaux et assainir la gestion des remblais provenant du délicat partage de l’espace entre l’agriculture, l’assainissement et l’explosion démographique ?
D’abord, les urbanistes doivent être en possession de normes sur le ratio entre nombre de ménages et le besoin de dépôts d’ordures et partant la distance acceptée entre ces derniers. Si l’on peut implanter ces points de collecte sur la haute ville et les vallées, le recours aux dépôts sauvages qui obstruent les caniveaux diminuera. Il va sans dire que cette décision ne se fera pas sans expropriation mais l’intérêt public doit primer et de toutes les façons les éventuelles indemnisations seront toujours moins onéreuses que ces dépenses à fonds perdus annuellement.
Puis, concernant les remblais de la plaine de Betsimitatatra, la situation anarchique actuelle est due à la valse hésitation entre les nostalgiques de la période d’Andrianampoinimerina (Betsimitatatra , grenier à riz de l’Imerina) et, disons les modernes qui avec leurs projections démographiques, économiques et sociales de l’espace, qui n’ont pas pu avoir le dessus. Résultat, là où il n’y a pas de décision ferme, l’anarchie a pris le règne avec la victoire assurée de ceux qui ont les bras longs.
Dès le début des années 1970 au moment de l’aménagement d’Ampefiloha et des « 67 ha » , on aurait dû trancher sur le partage de l’espace de cette plaine entre l’agriculture, les autres branches de l’économie et le social. A l’exemple, des grandes villes, de larges canaux auraient dû être aménagées servant à la fois de régulation des variations du niveau de l’eau, de voies de navigation reliant les aires d’activités «économiques et sociales ». « Il n’y a pas plus inondables que les polders , mais l’enjeu vaut le défi ». N’avons-nous pas les ressources humaines et techniques qu’il y a eu, il y a quatre cent ans ?
Nous en sommes capables et mais avons-nous des dirigeants assez visionnaires et ayant le sens du leadership qu’il faut ? Là est toute la question, toujours est-il qu’il faut d’ores et déjà arrêter tout remblais et ce, quel que soit le motif et pour tout demandeur sans exception.
M.Ranarivao