Les meurtre sanguinaires sont devenu monnaie courante ces derniers temps, et les premiers informés sont maintenant, sans surprise, les “facebookeurs”. Les mots ne comptent plus, le cliché d’un linge maculé de sang circulait aussi vite que la rumeur enflait dans les commentaires et les publications.
Selon le dernier recensement, le taux de pénétration de la téléphonie mobile avoisinerait les 45 % de la population. Il faut s’attendre à ce que Facebook supplante, jusqu’à rendre superflu, tous les canaux conventionnels d’information si jamais la barre atteint les 60 %.
Sur les réseaux sociaux, la curiosité l’emporte sur le dédain de voir du sang, des boyaux ou des cadavres. Limitant cet intérêt morbide par un petit « RIP », pour faire solidaire. Dans la réalité, il est fort à parier qu’une forme de psychose mêlée de peur s’installe sournoisement dans le quotidien.
Cela a semblé commencer par un étranger, mari d’une égérie de Facebook, qui aurait poignardé un jeune actif proche du cercle du pouvoir actuel. Ensuite, dans l’Est du pays, un couple de vieillards assassinés, baignant dans leur sang. Et ainsi de suite.
La société devient bestiale. Les agneaux sont lâchés par leur chien de berger. Les loups sont là. « La peur s’installe petit à petit ». L’acte de tuer, un acte sans retour, a l’air de devenir un simple argument de plus dans le règlement de conflits interpersonnels.
Et rares sont les publications de meurtre, une sur un jeune poignardé par son meilleur ami par exemple, qui ne dépasse pas les 200 commentaires. N’atteignant pas les plus de 1 500 vus. Sans oublier des dizaines de partages.
Ensuite, quand toute cette vague de photographies sanguinaires se mêle avec celles des inondations, des accidents routiers et tous autres drames humains, cela donne le tournis. Sans oublier le délestage, lorsque charger son téléphone portable devient un enjeu vital dès que l’électricité revient.
Maminirina Rado
