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mercredi, mai 14, 2025
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Gestion des risques et des catastrophes : Les limites de l’État mises à nue par Ana

Avant celles récemment enregistrées, les dernières grandes inondations remontent à l’année 2015.

Les blessures causées par les intempéries d’il y a une semaine ne sont pas encore fermées que la menace d’un cyclone tropical intense plane sur la Grande île. Compte tenu de la puissance de ce système en évolution dans l’Océan indien, le retour à l’état de sinistre serait à craindre. Mais qu’en serait-il de la capacité financière de l’État à y faire face ?

« La prise en charge des sinistrés enregistrés lors des récentes intempéries dépasse largement les capacités de la commune, de la région et de l’État au niveau national…Ce qui s’est passé c’est que nous sommes arrivés à un point où le BNGRC ne disposait même plus de tentes pour héberger les sinistrés. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’on a ouvert les établissements scolaires afin de les accueillir pendant un certain temps ». Ce sont là les propos de Paolo Emilio Solonavalona, directeur des études et gestion des risques et des catastrophes, et point focal du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) auprès de la Commune urbaine d’Antananarivo, pour décrire la situation que vient de traverser le pays en matière de gestion des effets des récentes intempéries. Selon ce responsable, « l’État devrait sérieusement penser à financer le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes et ses démembrements». Paolo Emilio Solonavalona toutefois de spécifier : « le BNGRC bénéficie d’un budget de la part de l’État. Un budget qui est, en grande partie, attribué au fonctionnement de l’organisme et qui ne suffit pas pour faire face aux risques et catastrophes». « Les faits enregistrés ces dernières semaines qui ont épongé le budget du BNGRC » en seraient les parfaites manifestations, à en croire ce directeur auprès du BNGRC.

Salut.  Ne pouvant pas encore procéder à la rectification de la loi des finances 2022, la solution qui s’offrirait à l’État malgache serait de « demander de l’aide ». « On peut lancer un flash appeal ou encore un appel à la solidarité comme cela a été fait par le ministre des Affaires étrangères », note Paolo Emilio Solonavalona. La décision du gouvernement de déclarer l’état de sinistre national et d’enclencher les procédures de déblocage des quelque 35 millions de dollars rentrant dans le cadre d’un accord de financement signé entre Madagascar et la Banque mondiale semble corroborer ses propos. « Un prêt de contingence, ou son équivalent anglais Cat DDO (development policy financing with a catastrophe deferred drawdown option) qui devrait permettre d’apporter une aide financière importante et immédiate dans le cas d’une catastrophe naturelle de grande ampleur, permettant ainsi de mieux répondre à l’urgence, d’accélérer la phase de redressement, et d’atténuer l’impact macro-économique et budgétaire du choc », peut-on lire dans le site web du ministère de l’Économie et des Finances.

Soutien. De son côté, via un communiqué publié hier, la Banque mondiale affirme « se mobiliser pour venir en aide aux populations malgaches ». Ce, à travers les « Composantes Contingentes de Réponse d’Urgence (CERC) au niveau de son portefeuille pour soutenir le gouvernement dans ses ripostes d’urgence et ses efforts de relèvement post-catastrophe ». Aussi, la Banque affirme être « en train de travailler avec le gouvernement et les autres partenaires de développement pour réaliser l’évaluation détaillée des dégâts ». Et se dit vouloir « concentrer son soutien sur la sauvegarde des vies humaines et la restauration des infrastructures clé notamment dans les secteurs du transport, de l’énergie, de l’eau et de l’assainissement ». Avec les menaces que représentent le cyclone tropical Batsirai et du fait que la saison cyclonique ne fait que commencer, l’on est en droit de se poser des questions sur les capacités de l’État à gérer les risques et les catastrophes qui, tout le monde le sait, surviennent chaque année dans le pays.

José Belalahy

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