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jeudi, mai 15, 2025
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Us-et-coutumes : Le Nord-Ouest de Madagascar : Tout repose sur le zébu 

Le zébu signe de richesse chez les Malgaches depuis la période précoloniale ( photo : Iss Heridiny)

L’élevage bovin demeure une pratique courante des Malgaches en général et des Sakalava en particulier. La partie Nord-Ouest dispose d’énormément de pâturages. L’élevage bovin devient  la principale richesse des Sakalava et le pilier de l’économie traditionnelle. Pour eux, c’est un symbole du bonheur matériel et du prestige social, c’est pourquoi, le bœuf reste un animal sacré. En outre, les Malgaches sacrifient cet animal dans tous les événements sociaux comme les funérailles, les mariages, le rasahariaña, le tsakafara. Parfois même, les bestiaux demeurent plus préoccupants que les enfants, qui passent ainsi la plupart de leur temps à les garder. Dès son bas âge, un enfant sakalava commence à apprendre les techniques d’élevage, les comportements des bestiaux et la maîtrise de leur milieu, kijaña. Le Tsimañaja ou le bouvier, exerce une activité pastorale. Les parents destinent, la plupart du temps, leurs enfants à garder  des troupeaux plutôt que de fréquenter les écoles. Pour nourrir ces troupeaux, les bouviers brûlent les steppes (paipaiky) pour obtenir des herbes vertes pendant la saison des pluies. Pourtant, cette pratique détruit l’environnement au point de stériliser les sols. Chaque groupe clanique possède un kijaña et personne n’a le droit de franchir les frontières des autres. C’est pourquoi les villages sakalava ont tendance à être éparpillés sur tout le territoire. La technique d’élevage y reste traditionnelle, extensive, mais rentable avant la colonisation. En plus, les familles sakalava utilisent divers moyens pour protéger leurs troupeaux, de sorte que certaines familles peuvent posséder un millier de têtes de zébus et sont capables de les repérer. Face à cette pratique traditionnelle, l’administration coloniale veut supprimer ces techniques jugées archaïques et adopter des nouvelles méthodes plus rentables. Il s’agit de la pratique des méthodes et des outils modernes comme la charrue pour avoir plus de rendement. Pour conserver les forêts et d’éviter l’érosion, l’administration apprend à la population locale à reboiser, entre autres le bonara ou le bois noir, son tronc est nécessaire pour les mobiliers (fanaka) et ses feuilles aux fourrages. En outre, les villageois s’attachent à l’élevage bovin dont le commerce est devenu le moteur du marché, qui en d’autres termes constitue le poumon de l’économie autochtone. Les ventes s’effectuent chaque semaine, notamment pour le marché du samedi (Sabotsy be) tenu dans chaque lieu de canton. Or, le développement de ce marché suscite les vols des bœufs ou halatr’aomby, qui génèrent l’insécurité villageoise bien qu’à chaque canton, il existe des postes administratifs et des brigades de la Gendarmerie pour assurer la sécurité. En cas d’arrestation, les sanctions sont sévères, exemple typique, l’emprisonnement au bagne de Nosy Lava.

Par conséquent, la majorité des prisonniers de ce bagne est inculpée pour vol de zébus, outre les prisonniers politiques. Par ailleurs, ceux qui bénéficient du commerce de ces bovidés sont les détenteurs du pouvoir économique. Les étrangers, principalement les Européens, les assimilés, les Indiens ainsi que les riches Malgaches, possèdent des milliers de têtes de bœuf destinées à l’exportation. Malgré tout, ce sont les colonisateurs qui contrôlent l’entrée et la sortie de ce cheptel. Enfin, tout cela ne manque pas de transformer la société locale.

Iss Heridiny

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