
L’Iconothèque historique de l’océan Indien lance un appel aux jeunes en milieu scolaire des pays de l’ouest de l’océan Indien pour un concours photographique sur le patrimoine. Une manière de réviser l’histoire.
Les inscriptions pour un concours de photographie pour pré-ados et ados s’ouvrent actuellement sous le thème de « Monuments de beauté de l’océan Indien ». Un concours destiné aux « 11 à 15 ans, de La Réunion, Madagascar, Maurice, Mayotte, des Comores, des Seychelles et du Mozambique », selon Annabelle Albany, de l’Iconothèque historique de l’océan Indien (département de La Réunion).
Et d’ajouter, « ce concours fait partie du projet collaboratif d’appropriation du patrimoine iconographique de l’océan Indien par les populations ». Les participants et participantes doivent donc prendre en photo les ouvrages d’architecture ou de sculpture, édifiés pour perpétuer la mémoire d’une personne ou d’un événement remarquable.
Pour ce faire, ils et elles peuvent s’inscrire via le site web de l’« Iconothèque historique de l’océan Indien ». Toutes les directives et les règlements relatifs à ce concours y sont disponibles. Quelque part, ce concours permettra aussi de réviser l’apport colonial dans des pays comme Madagascar, puisque le thème tourne autour des ouvrages d’architecture ou de sculpture.
Le statut le plus symbolique, par exemple, est celui de la tête du raciste Gallieni situé aux portes de la Haute Ville, cité royale bombardée par les français. Les grands travaux d’architecture effectués à Antananarivo correspondant à ce thème datent, pour beaucoup, de l’occupation coloniale. Quelque part également il s’agirait plutôt, dans la droite ligne du « soft power », de positiver cette époque.
Pour mieux équilibrer, peut-être, avec les massacres d’hommes, de femmes et d’enfants, les vols des terres par les colons, les condamnations et exécutions sommaires. Des soldats malgaches et africains enrôlés de force pour libérer la France sous la colonisation allemande. Une autre mémoire, plus douloureuse, où la gare de Soarano, entre autres, a servi de décor.
Celle-ci rentre bien dans l’esprit de ce concours de photographie. Étant une infrastructure architecturale. Mais ce concours s’ouvre à tout le pays, les autres régions ont aussi des histoires en image à raconter. Les inscriptions devraient se faire à la date limite du 30 avril.
Maminirina Rado