
Pendant que les ministres, députés, gouverneurs et maires se mobilisent pour prêter main-forte à la préparation cyclonique dans les régions, certains sénateurs, quant à eux, préfèrent d’abord se mettre à l’abri à Antananarivo.
La menace du puissant Batsirai, qui a touché les côtes de Mananjary dans la soirée de samedi, a réveillé une solidarité gouvernementale relâchée après le passage d’Ana. Dès que l’alerte a été donnée en conseil des ministres, les membres du gouvernement n’ont pas perdu de temps pour se mobiliser pour préparer le passage de ce cyclone tropical dans le pays. Des mesures en cascade ont été prises au niveau des différents départements mais les ministres se mobilisent également pour sensibiliser, loin des hésitations avant Ana. Mise en place des centres opérationnels, intensification des actions de communications, l’exécutif est en mode plus offensif face à Batsirai.
Première ligne. Au niveau local, les gouvernorats ainsi que les mairies ont pris le relai des instructions gouvernementales pour mieux les adapter aux réalités et faire face à la menace de Batsirai. Dans le Vakinankaratra, par exemple, le Centre régional de commandement opérationnel, sous la houlette du gouverneur Vy Vato Rakotovao, a été réactivé pour gérer le passage de ce cyclone tropical. A Mananjary, la ville qui a payé un lourd tribut après Batsirai, le maire local, « Maître Coco », a toujours été en première ligne, contre vents et marées, pour sensibiliser les habitants de Mananjary à se mettre à l’abri et mieux se préparer face au cyclone. Dans l’Atsimo Andrefana, le gouverneur Edally Tovondrainy Ranoelson, accompagné du maire de Toliara, Dede Tomira, ont effectué, hier, une descente, sous une pluie battante, dans plusieurs quartiers de la ville pour porter assistance à la cité.
Humanitaires. Ces dernières semaines, tout l’appareil d’Etat a fait focus sur la gestion de sinistre dans le pays. Le tempo a été donné par le président de la République, lui-même, qui a multiplié les descentes sur terrain pour constater de visu la situation réelle et annoncer les mesures fournies par l’Etat. Le passage d’Ana, qui a fait d’ailleurs beaucoup de dégâts, a commencé à mobiliser la machine étatique pour mieux affronter les catastrophes. Réponses humanitaires, sensibilisation communautaire, intervention médiatique, les membres du gouvernement, comme les gouverneurs, appuyés par les députés et maires locaux, enchaînent les réunions et activités au niveau des différentes circonscriptions face à la menace.
Temps calmes. Mais contrairement à ces hauts responsables, qui ont mis la main à la pâte pour, non seulement, répondre aux besoins en urgence après le passage d’Ana, mais aussi pour faire face au passage de Batsirai dans plusieurs localités, les locataires d’Anosikely brillent par leur absence. Les sénateurs sont aux abonnés absents pour venir au secours et prêter main-forte aux sinistrés. Ces derniers qui aiment, pourtant, se mettre en scène dans les œuvres humanitaires et brandir à tout bout de champ leurs missions aux côtés des collectivités territoriales décentralisées, ont préféré rester dans l’ombre avant le passage de Batsirai, laissant leurs circonscriptions orphelines de leurs soutiens respectifs. Ni dans le cadre de la préparation, encore moins, aux réponses d’urgence, ces derniers brillent par leur absence sur terrain. Ce n’est qu’une fois que le temps s’est calmé, du moins dans la capitale, que les sénateurs ont finalement décidé de se bouger, si on lit les informations relayées, hier, sur la page Facebook du Sénat.
Rija R.