Sans passeport en sa possession, l’ancien président de la République Marc Ravalomanana ne peut sortir des frontières de son pays d’accueil, l’Afrique du Sud. Il ne pouvait honorer par sa présence l’invitation que l’ancien président de la République d’Allemagne le Dr Horst Köhler au titre du German Business Association du Kenya lui a envoyée. Il s’agit d’une association d’affaires pour les entreprises allemandes, les institutions, les fondations d’entreprises kenyanes et les personnes ayant des liens commerciaux ou autres avec l’Allemagne. L’association vise à établir et à développer des relations d’affaires entre ses membres et d’autres entreprises, des institutions et des personnes à la fois au Kenya et en Allemagne. Le forum des affaires auquel Marc Ravalomanana devait participer s’est tenu hier à Nairobi.
Cinq ans et demi d’exil
L’exilé d’Afrique du Sud doit jusqu’à présent patienter. Malgré son immense désir de revenir au pays, son retour est bloqué faute de passeport. N’ayant pas ce document de circulation délivré par le gouvernement, il est bien obligé de ne pas sortir d’Afrique du Sud. Exilé depuis 2009, il a passé dans le pays de Mandela cinq ans et demi. Le président Hery Rajaonarimampianina l’a rencontré. Leur entretien n’a jamais été vraiment dévoilé. Mais le fait que la mouvance Ravalomanana ait choisi de soutenir le nouvel homme fort de Madagascar dans la nouvelle République et de participer au gouvernement est un signal fort sur l’état des relations entre les deux présidents. Lorsque Hery Rajaonarimampianina a été aux Etats-Unis récemment, Marc Ravalomanana est sorti de son silence pour faire savoir que son exil perdure et que sa demande de passeport n’a toujours pas eu de réponse positive. Il a lancé une menace à peine voilée de retirer son soutien au régime au pouvoir. Mais, il est revenu apparemment sur cette intention. Le président Rajaonarimampianina a toujours déclaré qu’il n’a pas de problème avec l’ancien chef d’Etat mais que sa priorité est d’abord les 22 millions de malgaches. Il a pris la tête de la réconciliation nationale étant donné que sa politique de développement se fonde sur cette philosophie. Le FFKM et le FFM ont fait montre de détermination dans ce domaine mais ils n’ont pu surmonter tous les obstacles. Les anciens présidents de la république et le président de la Transition n’ont jamais pu être réunis pour tenir un sommet. Hery Rajaonarimampianina dispose aujourd’hui de tous les atouts pour ne pas échouer. Mais encore faut-il qu’une telle réunion soit opportune et fasse partie de ses priorités. Une chose est sûre, le président veut réussir la politique de décentralisation à laquelle aspire la population. Le cas Ravalomanana en fait partie. Mais chaque chose en son temps !
Zo Rakotoseheno