Batsirai est passé. Mais la pandémie continue de sévir. Bien que les chiffres officiels aient démontré un léger recul des cas de contaminations et des victimes de la Covid-19, la fin de la troisième vague est loin d’être décrétée.
Sur le front de la pandémie, la bataille est loin d’être gagnée et la situation sanitaire du pays est loin de s’améliorer. Les statistiques officielles démontrent toujours que la troisième vague de la pandémie n’est pas encore terminée. Bien que la courbe épidémique montre une légère régression, des victimes sont encore comptabilisées chaque semaine avec les nouveaux cas de contaminations. Pourtant, les mesures sanitaires sont loin d’être respectées telles que l’État les a édictées. Et une campagne de vaccination toujours à la traîne ne peut qu’empirer les choses. On voit alors des réunions publiques en plein air qui reviennent sur le champ, des masques abandonnés en lieu public, et des dispositifs de lavage systématique de main de moins en moins appliqués. Dans les transports publics, le respect des mesures sanitaires n’est plus la règle. Des cultes et des messes dominicaux qui dépassent la jauge officielle de cent personnes. L’État qui est toujours préoccupé par les réponses post-cycloniques depuis plusieurs semaines intervient très peu sur le laisser-aller qui s’est installé depuis le début d’année en matière de respect des règles sanitaires. En tout cas, la situation laisse croire que le gouvernement semble avoir abandonné la rigueur et la discipline qu’il a fait régner pendant les fêtes de fin d’année 2021 en matière de respect des mesures sanitaires.
Reconstruction. L’État doit aussi affronter l’ampleur des dégâts après le passage d’Ana et de Batsirai. Dans les régions fortement touchées par les cyclones, le gouvernement déploie les moyens sous la houlette du Chef de l’État qui a annoncé des mesures fournies par l’État. Andry Rajoelina a fait le tour des régions Fitovignany, Vatovavy, et Haute Matsiatra, pour apporter soutien et secours aux sinistrés. Ces derniers se comptent par centaines de milliers dans toute l’île. Sur ce front, le régime bénéficie du soutien de tous les acteurs nationaux, de la communauté internationale ainsi que de la classe politique. Même l’opposition s’adonne aux œuvres humanitaires pour apporter leurs aides aux sinistrés. Toutefois, le chantier de la reconstruction des infrastructures détruites par le cyclone Batsirai reste un grand défi à relever par le régime. Des écoles, hôpitaux, bâtiments administratifs, prisons, routes nécessitent des réhabilitations dans différentes régions.
Stabilité des prix. L’autre front auquel a dû faire face également le régime est la conjoncture économique marquée, essentiellement, par l’inflation qui guette les ménages. La hausse des prix des denrées et des matériaux de construction affole le marché et a provoqué une grogne au début de la saison des pluies, en décembre dernier. Mais très vite, le gouvernement, qui a senti le roussi, s’est penché sur le dossier. Le régime ne veut pas davantage accumuler les critiques pour mettre en péril sa crédibilité. L’État est intervenu pour éviter la rupture des stocks de riz et, à cet effet, maîtriser son prix sur le marché. Jusqu’à présent, le régime a gagné son pari sur le sujet. Les riz importés et injectés sur le marché puis acheminés aux fins fonds du pays, autant dans les zones accessibles que dans les contrées éloignées, ont pour objectif de stabiliser les prix affichés de cet aliment de base sur les étales. Le concours du ministère de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation, dirigé par l’ancien opérateur du riz, Edgard Razafindravahy, dans cette opération a été décisif pour le régime.
Rija R.