L’affaire qui concerne le litige sur l’occupation des centres commerciaux Tia Shop à Analakely et Tsaralalàna évolue. Le dossier oppose la Malgache Miora Muriella ( M.M) et le Chinois Liu Zhou (L.Z). Ce dernier est décédé des suites de la Covid-19 en janvier dernier, alors qu’il attendait la date de son expulsion dans son pays natal et sous le contrôle de la police chargée de la surveillance du territoire. Il a été gardé à vue dans les locaux de ce service lorsqu’il a contracté le coronavirus qui lui a coûté la vie. Sa mort n’a pu que compliquer le dossier judiciaire. Un Chinois dénommé Gufeng (G.) est sorti de sa tanière et se dit en possession d’une lettre de procuration de la part de L.Z. Il va jusqu’à poursuivre en justice M.M comme responsable du meurtre de Liu Zhou. Un tournant important de l’histoire puisque M.M et une autre Malgache se trouvent actuellement en détention provisoire à la prison d’Antanimora à la suite de cette déposition. La famille de M.M, représentée par Fernand Cello, a tenu une conférence de presse hier pour apporter sa version. « Nous avons tous les documents attestant que L.Z est décédé de la Covid-19. Le procès-verbal de la police et l’acte de décès l’attestent. Le message relayé par la partie adverse sur les médias disant qu’il est victime d’un meurtre est monté de toutes pièces pour couler M.M. Le corps de L.Z est enterré au cimetière d’Anjanahary, mais n’est pas introuvable comme l’affirme la défense de G. », selon Fernand Cello. Une manière pour lui de qualifier une diversion pour que M.M lâche l’affaire, une fois cette dernière en prison. « Ce ne sera pas le cas puisque nous nous battons jusqu’à la manifestation de la vérité. A notre connaissance, une lettre de procuration s’éteint quand la personne est décédée. Pire encore, la lettre elle-même n’est même pas légalisée mais comporte un simple cachet d’une université chinoise à Antananarivo. Quid de sa valeur administrative ? Autre chose, nous ressentons un deux poids deux mesures dans le traitement du dossier puisque notre plainte à l’endroit de G. n’a pas de suite. Il a été convoqué à cinq reprises par les forces de l’ordre (brigade criminelle de la police et gendarmerie) mais n’a pas pris la peine de se présenter », poursuit-il. Actuellement, une autre lettre de procuration que la défense de G., dit émanant du fils de L.Z, est utilisée par G. La lettre est toujours cachetée par la même université. Fernand Cello de riposter : « Oui, cela lui a permis de poursuivre encore une fois M.M, cette fois-ci, au service de la police économique. Du pur harcèlement pour la famille de M.M qui croupit déjà en prison. Sur cette affaire qui comporte une réciprocité des plaintes, l’injustice prend une forme flagrante : les malgaches placés en prison et le chinois en cavale. La famille tire la sonnette d’alarme envers les autorités judiciaires.»
D.R
Affaire Tia Shop : Deux Malgaches en prison, un chinois en cavale
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