
Le syndicat des magistrats a toujours milité, depuis des lustres, pour l’indépendance de la justice et des juges. Une cause, toujours pas acquise, que le nouveau bureau ne compte plus délaisser. Hier, à l’occasion d’une assemblée générale pour la province d’Antananarivo, la question a de nouveau été scrutée, elle était sur toutes les lèvres. « Nous allons renforcer nos actions en faveur de cette quête d’indépendance », a lancé le président du syndicat des magistrats, Mbitanarivo Andriatsihorisoa. Pourtant, les détails ne sont pas livrés. Le patron du SMM veut être tout simplement rassurant dans cette perspective. En tout cas, le syndicat ne compte pas rester au stade actuel des choses. Le bureau veut mobiliser les autres membres du corps dans les provinces. Et dans les semaines qui suivent, d’autres réunions du syndicat sont prévues dans les autres grandes villes, a-t-on su.
Indemnisation. Les magistrats de la province d’Antananarivo sont venus nombreux, hier, après l’appel du bureau du syndicat. Plus d’une centaine ont fait alors le déplacement vers les locaux de la Cour Suprême pour assister à l’assemblée générale, et donner du souffle au nouveau bureau. Très vite, le ton est donné dès que la réunion a été entamée en milieu de matinée. « Nous ne compterons plus reculer pour faire valoir nos droits », a martelé Mbitanarivo Andriatsihorisoa devant l’assemblée. Le syndicat compte faire entendre sa voix, et se veut intransigeant concernant les intérêts des magistrats. Aussi, l’épineuse question relative à l’affectation relevant du conseil supérieur de la magistrature a été également abordée. Le syndicat exige que la décision d’affectation des magistrats ne doive plus être prise sans une indemnisation de déménagement. Les magistrats ne devraient pas être démunis du soutien de l’Etat pour rejoindre leur nouveau poste, estime alors le syndicat.
Expériences. Le syndicat des magistrats rebondit sur le profil du prochain ministre de la Justice. Selon son président, Mbitanarivo Andriatsihorisoa, le prochain patron de la justice devrait « être un magistrat de 1er grade, respecté dans le corps et aussi expérimenté dans le métier ». Le départ de Herilaza Imbiki à ce poste six mois après sa nomination, plonge le ministère dans une période transitoire dont les commandes sont tenues par un intérimaire. Pourtant, si le syndicat reconnaît que la compétence ne lui revient pas, la nomination d’un ministre titulaire de la Justice ne devrait pas traîner dans le temps, chuchote-t-on en coulisses à Anosy hier. Quant au dossier de l’ancien ministre, le syndicat veut que « l’indépendance totale de l’enquête soit assurée et qu’aucune interférence, ni ingérence ne devrait avoir lieu ».
Rija R.