La tempête tropicale Ana a fait 131 549 sinistrés ; 71 781 déplacés ; et 55 personnes décédées. Les pertes en vie humaine sont passées du simple au double, enfin presque, avec le cyclone Batsirai qui s’est soldé par 120 morts. Avec 124 000 sinistrés et 60 000 déplacés. Le bilan s’est avéré moins lourd avec la tempête tropicale Dumako qui a causé 14 décès, 9 627 sinistrés et 4 323 déplacés.
En attendant l’addition !
Si on demande aux élèves des écoles dont les toits n’ont pas été emportés par les rafales de vent ou dont les salles ont échappé aux inondations, de faire la somme – au propre comme au figuré – des dégâts occasionnés par les trois phénomènes climatiques, l’addition promet d’être longue. Qu’on arrondisse les calculs vers le haut ou vers le bas, les chiffres sont révélateurs des images de désolation laissées par les « rivodoza » qui n’ont pas volé leurs noms. Sans parler d’Emnati qui s’annonce aussi intense que Batsirai avec un point d’impact quasi-similaire qui pourrait finir d’achever, dans les prochaines heures, tout le littoral Est. Au risque de réduire à néant les premiers secours et les débuts de réhabilitation engagés au lendemain du passage de ce qu’on espérait être le premier et dernier cyclone intense de l’année 2022 après Geralda en 1994. Mais c’était sans compter sur les phénomènes météorologiques qui semblent s’acharner sur la Grande île, aujourd’hui plus qu’hier et sans doute bien moins que demain, alors qu’on n’est ni comptable ni responsable des dérèglements climatiques. À croire que le financement de la lutte contre le changement climatique prévu par l’Accord de Paris a été également emporté par les cyclones, quand bien même il s’agirait d’un traité international juridiquement contraignant. C’est comme le principe du pollueur-payeur qui veut que le pollueur supporte les coûts engendrés par la pollution résultant de ses activités impactant sur le climat. Seulement, les pays impactés par les bouleversements climatiques, surtout ceux à faible revenu, n’ont pas les moyens de contraindre les pays développés à payer la facture, tout autant qu’ils ne peuvent pas éviter les cyclones et autres cataclysmes naturels face à lesquels leur résilience est mise à rude épreuve, pour peu qu’il leur en reste.
R.O