Une harmonisation des offres de formation agricole et rurale proposées par les centres et les établissements de formation, publics et privés, membres du réseau FARMADA, s’impose.
Parlant de la formation professionnelle initiale des producteurs, deux référentiels nationaux ont été mis en place par les ministères techniques. Il s’agit du référentiel « Exploitant agricole » sanctionné par un certificat professionnel en exploitant agricole et du référentiel « Exploitant Entrepreneur Agricole » sanctionné par un Brevet d’Étude Professionnelle en exploitation et entrepreneuriat agricole. « Ces formations s’adressent aux jeunes de plus de 18 ans ayant un niveau de 3e au minimum. Or, cela ne concerne qu’une petite frange des jeunes ruraux, soit de l’ordre de 5%, selon les statistiques. Les jeunes déscolarisés n’ayant pas ces critères représentent plus de 95% des apprentis formés par les membres du réseau FARMADA. Effectivement, ils bénéficient de formation professionnelle, qualifiante ou initiale, avec un dispositif de soutien post-formation pour faciliter leurs installations, mais les certificats délivrés par les centres ou établissements de formation, ne sont pas agréés par l’Etat », a expliqué Serge Merison, le président de ce réseau FARMADA, lors d’une conférence de presse dernièrement.
Certification agréée par l’Etat. Face à cet état de fait, toutes les parties prenantes, œuvrant dans le domaine de la formation agricole et rurale, se sont ainsi concertées dans le but de créer un référentiel national de métier, de formation et d’accompagnement à l’installation de ces jeunes déscolarisés de moins de 18 ans. « Leur certification qui sera agréée par l’Etat, garantira ainsi leurs compétences ainsi que leur employabilité », a-t-il enchaîné. Il faut savoir que le réseau FARMADA cible en premier lieu 13 régions mais il entend couvrir toute l’île, dans le cadre de cet accompagnement à l’installation des jeunes déscolarisés bénéficiant des formations agricoles et rurales adaptées à leur situation. « Nous travaillons en étroite collaboration avec les ministères techniques, dont entre autres, celui en charge du Travail, de la Formation Professionnelle, de l’Agriculture et de l’Elevage ainsi que du ministère en charge de la Pêche, pour ce faire », a-t-il enchaîné.
Nombreux avantages. Du côté des centres de formation, membres du réseau FARMADA, pour ne citer que les Maisons Familiales Rurales, Ramanankantenaina Angelson, un Référant pédagogique au sein de cette structure, a soulevé que près de 70% des jeunes ruraux ayant le CEPE optent pour l’abandon scolaire. « De nombreuses raisons ont été évoquées dont entre autres, l’éloignement des écoles. Les 35 centres de formation membres de Maisons Familiales Rurales, ont pu former près de 3 000 jeunes déscolarisés jusqu’ici. La création de ce nouveau référentiel de métier procure de nombreux avantages aussi bien pour les établissements de formation que pour les jeunes concernés. En effet, cela nous permet de mieux identifier les secteurs à former et les métiers agricoles à valoriser. Les jeunes déscolarisés peuvent en même temps faire un examen national en vue d’obtenir un certificat agréé par l’Etat. Celui-ci leur permettra d’assurer une employabilité pour ne parler que l’obtention de demande de financement auprès des institutions de micro-finance ou l’accès au foncier », a-t-il conclu.
Navalona R.
