Les émissaires de l’OMS n’ont pas encore émis leurs avis sur le médicament qui devrait lutter contre la Covid-19 et qui a été développé à partir du potentiel de la pharmacopée malgache. La conformité est en attente.
Le CVO+, médicament développé par la société Pharmalagasy à partir de la pharmacopée malgache, devrait passer par d’autres étapes dans son évaluation pour décrocher une reconnaissance à l’échelle internationale. Le CVO+ devra lutter contre la Covid-19 dans un marché international hyper concurrentiel et dominé par les mastodontes des industries pharmaceutiques américaines. La marque Pfizer figure en tête de peloton dans la course. La solution malgache devrait encore passer à « une étude multicentrique » selon les experts de l’Organisation Mondiale de la Santé qui viennent de terminer une mission dans le pays, initiée la semaine dernière. Il s’agit, en l’occurrence, des membres du comité consultatif régional d’experts de l’OMS sur la médecine traditionnelle pour la riposte à la Covid-19.
Différents pays. Cette « étude multicentrique » devrait alors « comparer le CVO+ curatif aux traitements standards avec un nouveau protocole », selon la mission de l’OMS. Selon une fondation française intervenant pour rendre la recherche sur le cancer plus efficace et plus vite opérationnelle, « un essai clinique multicentrique se déroule en même temps dans plusieurs hôpitaux ou cliniques, dans différents services et avec différents investigateurs (parfois de pays différents) mais avec le même protocole. Il peut ainsi inclure un plus grand nombre de patients, mais aussi des patients d’origine sociale, géographique et ethnique variée, ce qui augmente la qualité de l’essai, notamment la précision et la “généralisabilité” des données recueillies ». Cette étape peut être « envisagée » pour le CVO+, ont, toutefois, glissé les experts de l’OMS selon le communiqué conjoint publié, hier, par l’OMS, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ainsi que le ministère de la Santé publique. Cependant, elle n’est pas encore acquise pour le compte du CVO+.
Autorisation de mise sur le marché. La mission dépêchée par l’OMS recommande, en revanche, au promoteur du CVO+ de « passer à l’étape de dépôt d’un dossier complet de demande d’autorisation de mise sur le marché auprès de l’agence de médicament de Madagascar ». Les résultats de cette étape « pourraient servir de base » pour une reconnaissance internationale qui n’est pas encore à portée de main du CVO+. De son côté, les autorités malgaches affichent les grandes ambitions du CVO+. « Il est urgent que l’Afrique déploie tout son potentiel pour mettre au point des solutions innovantes, adaptées à son contexte, pour contribuer de manière digne et efficace à l’effort mondial pour arrêter cette pandémie », selon Christian Ntsay, Premier ministre. Et de poursuivre que « la richesse de la flore et la longue expérience du pays dans le développement des médicaments à partir du savoir médical traditionnel ne peuvent pas être ignorées dans la recherche de thérapie contre la Covid-19 » lit-on dans le communiqué conjoint.
Chaîne complète. Les potentialités de Madagascar en matière de pharmacopée, sont, pourtant reconnues par ces experts internationaux. « Le pays dispose d’une chaîne complète de valorisation pharmaceutique, allant de la culture des plantes médicinales jusqu’à la mise sur le marché de médicaments efficaces et de qualité, en passant par le partenariat public-privé pour la fabrication industrielle, sans oublier l’engagement et l’implication des responsables de la médecine traditionnelle auprès du ministère de la Santé publique », a affirmé Motlalepula Gilbert Matsabisa, président de REACT ou comité consultatif régional d’experts de l’OMS sur la médecine traditionnelle pour la riposte à la Covid-19. Aussi, Marcellin Nimpa, représentant par intérim de l’OMS à Madagascar, a fait une mention spéciale sur « l’engagement des autorités nationales, des chercheurs et du peuple malgache ». « Cela nous encourage à soutenir davantage Madagascar dans les efforts de recherche et de développement de médicaments contre la Covid-19 et les autres maladies qui entravent le bien-être des populations malgaches et africaines », a souligné Marcellin Nimpa.
Rija R.