Le monde s’est réveillé, hier matin, avec un sentiment de malaise diffus. La nouvelle de l’entrée des troupes russes en Ukraine a ravivé des souvenirs d’une guerre froide que l’on croyait enterrés. Le président Vladimir Poutine a bousculé toutes les règles d’une diplomatie qui régit les relations internationales. Les Américains et les Européens, mis devant le fait accompli, doivent réagir fermement, mais ils excluent d’entrer en guerre contre la Russie. Ils ont l’impression d’avoir été bernés par le maître du Kremlin.
Vladimir Poutine a franchi le Rubicon
Le président Emmanuel Macron, qui est aujourd’hui à la tête du conseil européen, a usé de tout son talent de diplomate pour qu’un vrai dialogue ait lieu. La tension était palpable lors de leur rencontre. Les échanges furent difficiles car le maître du Kremlin a pris de haut son interlocuteur. Il a continué à masser des troupes à la frontière ukrainienne. Tous les observateurs ont convenu que le président russe était bien décidé à ne pas céder et à ne pas se détourner de ses objectifs. Le Chef de l’État français ne s’est pas laissé décourager par l’attitude de Vladimir Poutine et a multiplié les entretiens avec ce dernier. Il pensait qu’il y avait une chance d’infléchir la décision de son homologue. Il croyait pouvoir organiser une rencontre entre lui et Joe Biden. Mais l’entrée des troupes russes en Ukraine, hier matin, a été un véritable coup de massue assénée au président français et aux Européens. Tout le monde savait que le maître du Kremlin pensait être en position de force.Toute son attitude le montrait. Emmanuel Macron croyait qu’il donnerait une chance à la diplomatie. Ceux qui le connaissent disent qu’il faut utiliser la force avec lui. Il n’a rien cédé et il a décidé d’aller de l’avant. Il a engagé les hostilités. Les Occidentaux ont décidé d’appliquer des sanctions économiques. On s’aperçoit qu’il n’en a cure. Il a franchi le Rubicon et est décidé à ne pas revenir en arrière.
Patrice RABE
