
Le livre et les technologies s’opposent-ils ou au contraire, se complètent et coexistent en harmonie ? Grande question à laquelle ont essayé de répondre les intervenants et l’assistance lors de la conférence-débat organisée, hier, à Anosy par le comité d’organisation de la célébration du 40e anniversaire de la Librairie et de l’Imprimerie ANTSO.
De la Bible aux manuels scolaires en passant par les œuvres d’auteurs et les ouvrages scientifiques, il est incontestable que la culture de l’écrit subit les effets et contrecoups du développement exponentiel des technologies. Celles-ci, en facilitant l’accès aux écrits en général et aux ouvrages rares en particulier, marquent bien entendu une avance sur le livre papier. La question titille évidemment, certains hommes d’église et croyants, face à l’évolution de l’usage des technologies, dont le développement de l’application qui proposent les textes de la bible, les paroles des chants du « Fihirana » protestant ainsi que divers autres textes des Saintes Ecritures à lire quotidiennement. Une situation diversement appréciée par les hommes d’église et les fidèles de tous horizons, face aux fidèles munis de tablettes et autres smartphones pour lire les versets bibliques lors des offices religieux dans les temples.
Déclin de l’écrit. Quoi qu’il en soit, si sous d’autres cieux, le livre en dépit des menaces que représentent les nouvelles technologies, a encore de beaux jours devant lui, le contexte malgache marqué par un faible pouvoir d’achat rendant encore plus difficile l’accès aux livres, se retrouve plus vulnérable. La facilité qu’offrent les nouvelles technologies a rapidement fait exploser l’usage d’internet et des outils numériques pour avoir accès aux écrits. Une situation qui n’est évidemment pas sans danger pour les maisons d’édition et l’industrie du livre, déjà essoufflées dans la Grande île, face au déclin de la culture de l’écrit et pour diverses autres raisons d’ordre économique, fiscal et autres. Néanmoins, la technologie, d’une manière générale – en marge des TIC – constamment en développement, compte des bons points en faveur du livre papier et du travail de l’écrit. Elle représente, à ce titre, un outil de travail et un allié non négligeable. Alors, à la question de savoir si entre le livre et les technologies, s’agit-il d’un antagonisme ou d’une coexistence harmonieuse et complémentaire, la réponse est loin de faire l’unanimité. Sans doute, tout est question de bon sens et de modération. Le débat, quant à lui, reste ouvert…
Hanitra R.