C’est une élection présidentielle particulièrement imprécise qui va se tenir durant ce mois d’avril. Les Français n’ont jamais été aussi partagés et le choix qu’ils vont faire est incertain si l’on se réfère aux enquêtes d’opinion de ces derniers jours. Ce premier tour qui aura lieu demain peut réserver des surprises. Si Emmanuel Macron semble assuré d’être en tête et d’être qualifié pour le second tour, le nom du second qualifié même si celui de Marine Le Pen revient tout le temps dans la bouche des spécialistes, peut être une véritable surprise. Les indécis et les abstentionnistes risquent de troubler un ordre déjà établi.
Un premier tour qui peut réserver des surprises
Le président Emmanuel Macron était donné favori depuis l’ouverture de la campagne présidentielle au mois de décembre 2021. Il caracolait en tête des sondages et ne semblait pas être inquiété par les onze autres candidats. Il était décidé à remplir ses fonctions de président jusqu’au bout. Il prenait également la tête du conseil de l’Europe et voulait impulser une nouvelle dynamique à cette Europe des 27. La guerre russo-ukrainienne qui s’est déclenchée le 22 février lui a permis de jouer un rôle prépondérant dans le jeu diplomatique face à Vladimir Poutine. Les Français lui ont su gré de la manière dont il a dialogué avec le maître du Kremlin. À cause de cette crise ukrainienne, il a retardé jusqu’au dernier moment sa déclaration de candidature et ce, au grand dam de ses adversaires. Il n’a pas fait de véritable campagne, mais il a énoncé une série de mesures qu’il prendrait s’il était élu. Il a continué à faire la course en tête, flirtant à un moment donné avec les 30% dans les sondages. Le phénomène Eric Zemmour s’est très vite effondré et a été dépassé par Marine Le Pen et Jean Luc Mélenchon. Valérie Pécresse, la candidate LR s’est hissée péniblement à la quatrième place. Dans ces derniers jours de campagne, c’est l’incertitude qui règne. Le doute a gagné beaucoup de Français qui semblent tentés par l’abstention. C’est cette perspective qui semble faire dire aux analystes que le jeu n’est pas joué d’avance.
Patrice RABE