
Le gouvernement veut rassurer sur le fait qu’il entretient de bonnes relations avec la France sur le plan militaire, à l’image de ces échanges qui se bousculent ces dernières semaines.
Des hommes issus des rangs de l’armée malgache participent, depuis dimanche dernier, à un exercice militaire dans l’île de La Réunion. Cette manœuvre, baptisée « Papangue 2022 », est sous la houlette du commandement des forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI). Elle vise, selon le ministère malgache de la Défense nationale, « à développer et renforcer les liens qu’entretiennent les FAZSOI avec les pays partenaires de la COI (Madagascar – Maurice – Seychelles – Comores) ». Le détachement malgache, formé par une cinquantaine d’hommes, est parti d’Ivato, le vendredi 9 avril dernier, pour rejoindre la zone de déploiement à Saint-Denis, La Réunion. Hier, le ministre malgache de la Défense nationale et le chef d’état-major de l’armée, le général Lala Monja Sahivelo, ont assisté à la manœuvre dans cette île française. Ils ont fait le déplacement dans cette île sœur, mardi dernier, pour assister à cet exercice militaire. Les deux hauts responsables militaires ont été reçus, par le commandant des FAZSOI, le général de brigade Laurent Cluzel, au poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) à La Réunion.
Parcours d’obstacle. Ces derniers temps, la coopération militaire avec la France a délivré des formations aux troupes malgaches. Lors du passage de la frégate française de surveillance « Floréal » qui a fait escale, la semaine dernière, à Diego Suarez, l’ambassade française a noté qu’ « un exercice de coopération opérationnelle a été réalisé, mobilisant les forces françaises et malgaches ». À la fin du mois de mars, les forces françaises ont également offert un autre appui aux militaires malgaches. En effet, pendant deux semaines, 24 militaires malgaches et 13 mauriciens se sont entraînés au centre d’aguerrissement tropical de la Saline-les-Bains du 2e Régiment français de parachutistes d’infanterie de marine, à l’île de La Réunion. « Après une première phase d’apprentissages techniques et théoriques axée sur la réalisation de pistes d’obstacles individuelles et de combat au corps à corps, les militaires ont dans un second temps pu tester leurs propres limites physiques autour d’un programme intense d’aguerrissement », a partagé une missive des FAZSOI. « Un volet important sur le travail en équipe via le parcours d’obstacles collectif, ou encore le brancardage, a conclu ces deux semaines de formation », selon toujours les Fazsoi.
Russo-malgache. Les échanges entre les militaires français et malgaches se sont accrus durant les dernières semaines. Les visites des hauts gradés français se sont succédé dans le pays. Et cette participation au “Papangue 2022” est, en effet, la seconde formation offerte par l’armée française des FAZSOI aux Malgaches en moins de deux semaines. De quoi témoigner, insinue-t-on, que la coopération militaire franco-malgache est au beau fixe, et ce malgré la douche froide provoquée par la fuite sur la coopération militaire avec les Russes en pleine période de crise ukrainienne. Le déplacement du ministre malgache dans l’île sœur tente de mettre en avant cette image du grand amour entre les militaires français et malgaches. Le général Richard Rakotonirina, qui a été au centre des polémiques sur cette coopération russo-malgache, ne manquera alors pas de faire les yeux doux aux Français des FAZSOI, lesquels demeurent encore un acteur important sur le plan militaire dans la région océan Indien. « Les FAZSOI constituent le point d’appui principal du théâtre « océan Indien » pour lutter contre de nouvelles menaces comme le trafic de stupéfiants, assurer la surveillance des zones économiques exclusives (ZEE) associées à l’ensemble des îles de la zone de responsabilité et conserver une capacité régionale d’intervention rapide », rappelle toujours l’armée française.
Rija R.