
Jour J-11 pour les 151 députés et les 18 sénateurs qui vont tenir leur première session post-Covid-19.
Pont. « La première session commence le premier mardi de mai (…) », tel qu’il est prévu par l’article 75 dernier alinéa, de la Constitution. La rentrée parlementaire aura donc lieu le mardi 03 mai prochain. Juste au lendemain de l’Aïd el-Fitr du lundi 02 mai qui figure officiellement dans la liste des jours fériés à Madagascar. Mais pas que pour les musulmans qui célébreront la fin du Ramadan alors que ce sera le début de la première session ordinaire de l’année pour les membres des deux Chambres du Parlement, après le pont du week-end.
Ligne rouge. À Tsimbazaza comme à Anosikely, les préparatifs de la rentrée vont bon train, pas forcément un TGV, contrairement au code Orange adopté par les élus de la majorité dont certains ont franchi la ligne rouge. Pour ne prendre que l’exemple d’un député frappé d’une Interdiction de Sortie du Territoire (IST) en raison de son implication présumée dans une affaire – au propre comme au figuré – de trafic d’or. Ou encore le cas d’un autre « solombavambahoaka » mis sur le banc des accusés par son propre ( ?) parti pour non respect de la discipline du groupe. Sans oublier cet élu qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux en prenant à parti(e) un professeur d’éducation physique. Bref, les députés Orange ne sont pas tous blanc comme neige. Pas plus que leurs pairs du Tim avec leurs cravates rouges.
Débat. En tout cas, le Législatif pourrait en faire voir de toutes les couleurs à l’Exécutif dans le cadre de l’article 101 de la Constitution qui prévoit que « À la première session ordinaire, le gouvernement présente à l’Assemblée nationale un rapport annuel d’exécution de son programme ». Un face-à-face qui s’annonce animé voire tendu car le même article de la loi fondamentale ajoute que « la présentation sera suivie d’un débat portant sur les résultats des actions du gouvernement et l’évaluation des politiques publiques ». Un exercice que le Premier ministre et le gouvernement préparent également de leur côté.
Motion de censure. La présentation risque toutefois d’être plus ou moins biaisée dans la mesure où les membres du gouvernement nommés le 17 mars dernier n’auront pas encore beaucoup de choses à dire, en dépit du principe de la continuité de l’Etat. Reste à savoir si ceux qui concoctent depuis quelque temps une motion de censure saisiront l’occasion pour mettre en cause la responsabilité du gouvernement par le vote d’une motion de censure. Laquelle n’est recevable que si elle est signée par 76 députés. « Le vote ne peut avoir lieu que 48 heures après le dépôt de la motion. La motion n’est adoptée que si elle est votée par les deux-tiers des membres de l’Assemblée nationale ». En somme, il faut impérativement les votes de 101 membres de la Chambre basse pour faire tomber le gouvernement. Ce qui est loin d’être évident en l’état actuel du rapport des forces dans les travées de l’Hémicycle, malgré les voix discordantes et/ou dissidentes.
R.O