dimanche, avril 20, 2025
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Redonner ses lettres de noblesse à Antananarivo

Tana n’en finit pas de suffoquer sous la fumée des pots d’échappement des dizaines de milliers de voitures qui circulent. Les habitants de la Capitale n’en peuvent plus de vivre dans ces embouteillages qui ne cessent jamais et qui leur donnent la migraine. « Antananarivo maha te honina » n’est plus qu’un slogan et reflète la nostalgie de cette Ville des mille de la fin des années ‘60 et du début des années ‘70. En ces temps-là, la ville ne comptait que 100 000 habitants et quelques centaines de voitures circulaient dans les rues bien entretenues. Aujourd’hui, Tana est surpeuplée. Et elle a les caractéristiques d’une mégalopole du Tiers-monde avec ses bidonvilles et ses nombreux habitants miséreux. Le pouvoir va avoir fort à faire pour doter la Capitale d’infrastructures dignes de ce nom.

Redonner ses lettres de noblesse à Antananarivo

La construction d’une grande ville accolée à Antananarivo est un des « velirano » de l’actuel président de la République. Le projet Tanamasoandro a été présenté et devait très vite être réalisé. Son emplacement dans la plaine d’Ambohitrimanjaka s’est heurté à l’hostilité des riverains qui voyaient d’un très mauvais œil le remblaiement de leurs rizières. Imerintsiatosika a ensuite été choisie, mais ce n’est que récemment que les premiers travaux ont commencé. La construction de la ville nouvelle durera plusieurs années et ne permettra pas de désengorger Tana où affluent des centaines de milliers de personnes venant de la campagne. Ces produits de l’exode rural s’installent en périphérie et construisent des abris recouverts de sachets. Ils vivent dans des conditions très précaires et deviennent une charge pour la société. Une étude publiée récemment affirme que 3,5 millions de miséreux vivront dans des bidonvilles en 2030. Des solutions doivent être trouvées dès maintenant pour éviter que se réalise cette projection cauchemardesque. Il est plus que temps de bâtir un plan d’urbanisme fiable pour éviter d’asphyxier la Ville des mille et lui faire retrouver ses lettres de noblesse.

Patrice RABE

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1 COMMENTAIRE

  1. « Lettres de noblesse » :

    Excusez du peu ! Non, « le roi n’est pas mon cousin » . Non, les miséreux qui s’entassent dans les ordurières de Tana ne sont pas le produit de l’exode rural . C’est bien l’exode rural qui est le mauvais produit des politiques publiques , ou plutôt de l’absence de politiques publiques , ou encore de la prééminence de politiques privées au coeur de la gouvernance . C’est un système de privatisation généralisée , d’accaparement du maigre fruit du labeur des pauvres pour transfert odieux aux plus riches . Parce que les riches entre eux se battent comme chiffonniers pour la meilleure part , jamais assez grosse, toujours trop petite par rapport à celle du voisin …riche lui-même.
    Le but de tout cela : faire partie des (white…people) , un dérivé dystopique de michaelisation .
    Nous ne sommes pas à une farce près sur La Grande Île . Suffit de noter le comportement d’un Malagasy dès la présence d’un white . Lettres de noblesse . Tu parles !

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