
Comme toujours, Facebook délivre des perles: ces bouts de héros coincés au fin fond de la brousse ou d’un quartier mal famé, ou populairement les « bakarta ». Là où, désormais, il faut s’attendre à tout sauf à des étincelles de victoire, de réussite et tout ce qui est positif pour le pays, la communauté et la famille.
Habitant dans le village d’Anjialavabe à Andapa, Marintsaina Manana a réussi à alimenter six familles de son village en électricité grâce à l’hydroélectrique. Son image circule sur les réseaux sociaux depuis hier. Anjialavabe, c’est un village à faible densité de population. À moins de 100 personnes au kilomètre carré. Terre d’agriculture, sans mer, nichée au nord du pays.
La cité urbaine la plus proche est Sambava, plus au sud, Antalaha et tout au nord, Antsiranana. La ruralité dans sa version avec un haut degré de « faune et flore ». Où sûrement, la caricature collective imagine des paysans munis de leurs machettes, sans souliers, à la carrure rude, effrayants pour certains.
Rarement l’image d’un « ingénieur hydraulique » par nécessité collective voulant apporter l’énergie à son village. Une prouesse tout à fait logique. Sans être un élu local, ni sortant d’une grande école, ni un grand visionnaire, ni un technicien hydraulique, ni un futur candidat à une élection. Il semble seulement motivé par le besoin de ses congénères.
Et apparemment, il n’émet pas de facture auprès des usagers de son installation. Puisqu’une seconde installation plus puissante serait en préparation, les travaux sont alors en stand-by par manque de fonds. Il ne reste qu’à espérer qu’il ne soit ni mal conseillé, ni détourné à des fins politiques. Son installation n’a rien de splendide et de nouveau, mais c’est sa volonté qui illumine tout.
Maminirina Rado