
L’exposition « Ramily : celui qui a révélé le jour » se tiendra à partir de demain à l’Hakanto Contemporary Ankadimbahoaka. Un patrimoine méconnu, certes, témoin du contemporain toujours à jour.
Cette sorte d’idée du malgache universel, sans doute Ramily, Dadamily ou Emile Rakotondrazaka dans le civil, en avait déjà une certaine conception manuelle et visuelle. Un regard simple dans le sens humainement plein du terme, c’est ce qui se verra au Hakanto Contemporary Ankadimbahoaka à partir du 30 avril.
Ce photographe contemporain a pris sous son aile Pierrot Men, rien que ça, Maxim Seth, et plein d’autres. Une exposition lui sera consacrée. Un patrimoine du pays, aussi du monde. Pour Ludonie Velotrasina, co-commissaire de l’installation, le photographe a vécu au-delà de ses clichés. « Il a photographié des veillées et des funérailles. C’est dire de la confiance qu’avaient les familles des défunts en lui ».

Dans une société post–coloniale où ce fils de maçon né en 1938 a dû tout apprendre en autodidacte, sous les ailes d’un fils de pasteur, la démocratisation de la photographie appartient à l’histoire. À cette époque, les grandes familles, nobles et bourgeoises, avaient le privilège de l’« appareil photo ». Dadamily a réussi à ouvrir ce monde « symbolique » et réservé à la population du quotidien.
À partir du cliché carte d’identité, il réussit à ouvrir son regard au paysage du pays. Son appréciation des soleils levants ou couchants a sans doute inspiré l’intitulé de cette exposition, « Ramily : celui qui a révélé le jour ». Cependant, l’eau fait partie intégrante de sa posture photographique. D’Antananarivo jusque dans les autres contrées, le liquide est une matière incontournable.

L’exposition est une complémentarité bicéphale, entre l’artiste, travailleur, bel homme, voyageur, tananarivien pur et dur. Et le malgache découvreur, contemplatif d’un pays et de ses concitoyens toujours en diapason avec le temps même en 2022. Le visiteur se dirigera vers plusieurs « box » où se trouveront les agendas, l’appareil photo moyen format, les clichés familiaux de Dadamily.
En poursuivant le parcours, la deuxième partie revisite ses images de voyage. Des trompettistes de « hiragasy », des populations repues et satisfaites de l’étendue d’eau, ce vieil homme, un visage de marbre au regard millénaire… « Ramily a révélé le malgache », à chacun d’en faire son cliché.
Maminirina Rado