La situation sur le front ukrainien est toujours aussi incertaine et laisse perplexe tous les observateurs et analystes politiques. Les constats diffèrent selon les tendances des commentateurs. Ils diffèrent totalement quand on passe du camp occidental à celui des Russes. Les premiers insistent sur la résistance héroïque des forces ukrainiennes, tandis que les seconds insistent sur les avancées de l’armée de Vladimir Poutine. Il est indéniable, cependant, que l’armée russe est en train de se servir de la supériorité de son armement pour pilonner les lignes ennemies, les Ukrainiens commençant tout juste à recevoir les armes modernes offertes par les Américains et les Européens.
Une guerre qui peut durer un certain temps
Les Ukrainiens, malgré tout l’héroïsme dont ils font preuve, sont obligés de céder du terrain devant les Russes qui utilisent toute la panoplie d’armes de dernière génération qu’ils ont eux-mêmes mis au point. L’utilisation de missiles hypersoniques et le pilonnage systématique fait par l’artillerie donnent un certain avantage aux forces russes qui avancent irrémédiablement sur le terrain. Le retard pris par la livraison des matériels plus modernes aux soldats ukrainiens les pousse à reculer petit à petit. La réunion des alliés à Berlin a mis en lumière leur volonté d’augmenter de manière sensible leur aide à l’armée ukrainienne. L’Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont annoncé que des canons faisant des tirs à longue portée et des obusiers lourds allaient parvenir aux Ukrainiens pour leur permettre de riposter efficacement. L’avertissement lancé par le ministre des Affaires étrangères russe, menaçant d’une réaction appropriée, montre que l’aide apportée par les Occidentaux aux Ukrainiens est efficace. Le constat que l’on peut faire est qu’il y a une certaine escalade sur le plan militaire et que les Russes commencent à ressentir un changement d’attitude des Occidentaux qui veulent faire pencher la balance sur le terrain. La guerre est en train de changer de visage. Nul ne sait ce qui va se passer dans les semaines voire les mois à venir.
Patrice RABE