- Publicité -
samedi, mai 10, 2025
AccueilPolitiqueInsécurité dans le Sud : 3 députés interpellent l’Exécutif

Insécurité dans le Sud : 3 députés interpellent l’Exécutif

Les zébus se négocient au prix fort dans le Sud.
Les zébus se négocient au prix fort dans le Sud.

Les députés de Madagascar, Mara Niarisy élu à Ankazoabo, Randrianandraina Théophile de Benenitra et Rakotomalala Lucien de Morombe ont tenu une conférence de presse au Centre de Ressources des Médias de Toliara le 11 septembre dernier.

D’une même voix, les 3 parlementaires « sudistes » tirent la sonnette d’alarme en dénonçant le laxisme de l’Exécutif face aux vols de zébus dans le Sud. Au mois de mai de cette année, 106 députés sur 107 avaient pris la résolution qu’il fallait agir au plus vite pour parer au vol des bœufs avec pour consigne de ne lésiner sur aucun moyen, aussi bien matériel que financier. Certes le « coup d’arrêt » est passé pour lutter contre l’insécurité, mais il a laissé un effet secondaire, car après avoir été désorganisés, les malfaiteurs se sont réorganisés.

1 million d’Ar. L’Armée a mis à la disposition du Sud un hélicoptère, malheureusement les moyens financiers pour assurer le carburant tardent à venir du gouvernement. « D’où le blocage » dit Mara Niarisy. La lutte contre le trafic de bois de rose est prise en main, ce qui n’est pas le cas en ce qui concerne le vol de zébus, alors qu’ici il y a mort d’hommes et tueries. Le zébu se fait de plus en plus rare sur le marché. Et tout ce qui est rare devient cher. Un zébu moyen est vendu un million d’ariary aujourd’hui soit le double de son prix il y a un an. C’est dire qu’il y a urgence. A cause de l’insécurité, les fonctionnaires et autres agents de l’Etat désertent les villages lointains et viennent se réfugier à Toliara. Ainsi les centres de santé de base et les écoles ferment petit à petit.

2 abattoirs chinois. Mais un des vecteurs de l’insécurité et dénoncé par ces trois députés du Sud, c’est l’existence d’un abattoir chinois à Toliara et un autre à Vontovorona (Antananarivo). Ces abattoirs achètent les zébus au prix très fort et doivent fournir un quota de 50 tonnes de viande désossés par mois à exporter vers la Chine. Evidemment tous les marchands de zébus y accourent. Informé du manège, le ministre de l’Elevage n’y voit aucun inconvénient. Alors que les voleurs ne se contentent plus de voler. Ils n’hésitent pas à tuer pour le moindre bœuf qu’ils trouvent, afin de le revendre au plus offrant. Ce commerce est très lucratif et les voleurs sont capables de se payer des armes très sophistiquées et laisser pantois les forces de l’ordre.

Embargo. Par ailleurs, les trois députés ont demandé l’arrêt momentané de transport quotidien des 600 têtes de zébus vers Tana, ce que le président de la République interprète comme « une volonté malsaine de faire un embargo contre la Capitale ». Alors qu’une volonté politique est nécessaire en ce moment pour venir à bout de ce problème de vol de zébus. Heureusement que les tribunaux sont fermes sur le sort des voleurs et n’acceptent pas d’intervention, même si certains assistants parlementaires y sont mêlés. Selon les 3 députés, il faut s’attendre à une recrudescence des vols et de l’insécurité à l’approche des fêtes de fin d’année. Et pourtant tout le monde sait que le zébu est un élément primordial et une composante sacrée des coutumes du Sud. « Faut-il se rabattre sur les porcs ? » s’interroge avec esprit un professeur à l’Université de Toliara.

Adriana RAZA

- Publicité -
Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser