
L’association WTAM (Women Tourism Association Madagascar) sortira d’ici la fin de ce mois un livre de recettes répertoriant les recettes traditionnelles des plats typiques de 3 régions de la Grande île. Fort des conseils de la marraine de l’association, la cheffe Mariette Andrianjaka, ce livre de recettes permettra de conserver un patrimoine menacé par la mondialisation.
Préserver le patrimoine culinaire malgache face à la mondialisation du goût. Le défi est immense, surtout en milieu urbain où les influences internationales à travers les médias et les réseaux sociaux font découvrir de nouveaux plats à des gourmands curieux qui veulent expérimenter de nouvelles recettes. C’est ce constat qui a motivé l’association WTAM à initier le projet HaifyMampihavana An-tsoratra, suite logique de l’événementiel qu’elle organisait chaque année à Andohalo pour faire connaître les plats typiques du pays. « Il s’agit d’un livre de recettes pour répertorier les plats typiques du terroir », explique Irène Andreas, la présidente de l’association.
Tendance touristique. Pour cette première phase, 3 régions ont bénéficié du projet : Diana, Atsinanana et Analamanga. Un peu moins d’une trentaine de recettes ont été collectées à travers trois localités, dont Nosy Be où WTAM a collaboré avec l’association des femmes de Marodoka, Sainte-Marie et dans la capitale. « Aujourd’hui, la tendance en tourisme est à la gastronomie, alors on devrait accorder plus d’importance aux spécialités locales des petites villes pour leur donner plus de notoriété, et ainsi attirer plus de touristes », ajoute Irène Andreas. L’association WTAM a ainsi travaillé avec des associations de femmes, afin de les aider à atteindre une certaine autonomie financière.
Circuit gourmand. Ce livre de recettes sera édité dans le courant de ce mois de mai, et sera en vente en librairie, et probablement dans les établissements partenaires. Les fonds récoltés serviront à réaliser les autres projets de l’association. Avec ces recettes traditionnelles et les plats typiques de ces trois régions, ce livre de recettes permettra de renouer avec la culture malgache. « Nous projetons également de filmer les recettes pour accompagner les gourmets à cuisiner ces plats traditionnels », continue Irène Andreas en ajoutant qu’on peut s’inspirer des recettes traditionnelles et les adapter selon les goûts. Certains restaurateurs s’y mettent déjà, ce qui attire la clientèle car ils mettent en valeur la gastronomie malagasy. Un vrai circuit gourmand pour les touristes nationaux et étrangers.
De la production à l’assiette. À plus long terme, ce projet vise à dynamiser toute une filière, en faisant participer toutes les parties prenantes, allant des producteurs aux chefs. Le pays regorge de bons produits, que ce soit en matière d’élevage ou d’agriculture. « Parfois, certaines spécialités disparaissent car ce sont les produits eux-mêmes qui ne sont plus exploités », regrette la présidente de WTAM. Et pourtant, en exploitant toute la chaîne, allant de la production jusqu’à l’assiette, ce secteur est fortement créateur d’emploi. De cette manière, l’on préserve à la fois le patrimoine culinaire, tout en créant une chaîne de valeur et en créant des emplois.
Antsa R.