La session ordinaire du parlement risque, c’est le moins que l’on puisse dire, de devenir « extraordinaire ». L’atmosphère politique qui y règne s’est brutalement réchauffée. Une partie de l’Assemblée veut en découdre avec le pouvoir et va tout faire pour le mettre dans l’embarras. Les députés de l’opposition sont décidés à l’interpeller sur de multiples sujets d’actualité. Dans la majorité, un vent de fronde est aussi en train de souffler. La présidente de l’Assemblée va avoir fort à faire pour apaiser cette tension qui est palpable
Une session parlementaire qui sera mouvementée
Cette session est importante car elle survient dans une période délicate, celle d’une incertitude sur l’avenir. Le régime doit réussir à mener à bien l’opération dite « hausse des salaires ». Les détails de l’opération qui va être menée commencent à être livrés, mais c’est ce qui va arriver par la suite qu’il est difficile à appréhender. Le pouvoir n’a donc pas besoin d’une crise à l’Assemblée nationale. L’opposition n’a pas l’intention de le ménager. Il estime que c’est le bon moment pour poser ses banderilles. Il ronge son frein depuis longtemps et il entend mener une attaque en règle contre le pouvoir. Dans la majorité, il existe aussi une certaine dissension. Certains élus s’agacent de l’unanimisme de façade que l’on fait régner dans le groupe. Les critiques qui ont été émises par certains ont été considérées comme des actes de sédition. Les rappels à l’ordre des contrevenants ont été très mal pris par les intéressés. Ce n’est plus un simple malaise, et il va falloir plus que des propos conciliants pour arriver à un certain apaisement. Le programme de cette session est pourtant très chargé. Plusieurs projets de loi doivent être examinés et votés. Une LFR doit aussi être adoptée pour accompagner les dispositions de la hausse des salaires. Il n’y aura donc pas beaucoup de sérénité durant cette session. On sait qu’elle sera très mouvementée.
Patrice RABE