
Les membres du Syndicat du Personnel Administratif et Technique des Universités et section Antananarivo (SPATUT) ont continué leurs manifestations, hier. Les syndicalistes affirment être déçus de la solution avancée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
«Noana zahay e !». Propos d’un membre du Syndicat du Personnel Administratif et Technique des Universités et section Antananarivo (SPATUT) lors d’une manifestation menée à Ankatso, hier. Propos qui manifestent le ras-le-bol de ces syndicalistes quant au retard du paiement de leur salaire du mois d’avril de cette année. Un ras-le-bol qui était lisible sur le visage des agents présents à Ankatso et qui s’est intensifié suite à un entretien avec le directeur administratif et financier (DAF) auprès du ministère de tutelle. «Nous avons eu la visite du Directeur administratif et financier du Mesupres. Ce responsable nous a expliqué la situation actuelle de nos salaires du mois d’avril. Selon lui, le transfert auprès du trésor s’est fait vendredi dernier et le paiement devrait se faire cette semaine sans donner de date», nous a confié Heritina Elysé Radanielison, président par intérim du SPATUT. Ce dernier de rajouter «le SPATUT est quelque peu déçu de la solution avancée par le ministère de tutelle car nous nous attendions à des choses concrètes. C’était quand même le DAF de ce ministère». Face à la situation, les syndicalistes affirment vouloir intensifier leur manifestation dans les jours à venir. «La cessation des activités continue et nous allons intensifier cela», a annoncé Heritina Elysé Radanielison. Pour ce jour, les syndicalistes ont décidé «de barricader l’enceinte de l’université très tôt le matin afin de s’assurer de suspendre toutes les activités».
Retour. Si le retard de paiement des salaires des membres du personnel administratif et technique d’une université publique du pays n’est pas une nouveauté, les récentes manifestations du syndicat de l’Université d’Antananarivo interpellent sur ce qui se passe réellement dans le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique malgache. Pour le cas de l’Université d’Antananarivo, une source fiable nous confie que «cet établissement d’enseignement supérieur a avancé, via son fonds propre, les salaires du personnel administratif et technique entre les mois de janvier et juin de l’année 2021. Un fonds qui aurait dû être utilisé pour d’autres activités et projets. Mais grâce à cette initiative, le paiement des salaires s’était toujours fait à temps». «C’était une anticipation afin d’éviter d’éventuelles manifestations des concernés en cas de retard de paiement de la part du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Et l’université a vu juste parce que jusqu’à maintenant, elle n’a toujours pas été payée par le ministère pour ces avances», renchérit notre source.
Process. Il conviendrait de noter que le problème de retard de paiement des salaires des membres du SPATUT a commencé à être récurrent après la décision de l’État malgache d’effectuer le paiement de leur salaire via la Paositra Malagasy. Face à ces retards, les explications données par les responsables étaient toujours axées sur les listes des bénéficiaires. Ce qui ne tient plus la route actuellement étant donné qu’il n’y a plus de nouvelles listes à établir. Notre source explique : «après cette décision, le paiement a été effectué, en retard toujours, en espèces pour le mois de septembre et octobre de l’année 2021. Ce mode de paiement a également été appliqué pour les salaires entre le mois de novembre 2021 et février 2022. Le retard était toujours manifeste. Puis, les dirigeants ont décidé d’effectuer le paiement, en retard, via virement bancaire pour le mois de mars 2022. Actuellement, le salaire du SPATUT du mois d’avril n’est pas encore perçu. Et les membres de ce syndicat ne savent plus par quelle voie se fera le paiement et quand cela sera effectif». Notre source de rajouter que «la Paositra Malagasy est encore dans une phase d’apprentissage. Malgré sa grande taille, elle est débordée car les protocoles semblent ne pas encore être bien définis». Une des grandes difficultés qui résidaient pour cet organisme serait au niveau du traitement des bases de données. Une problématique évoquée par les membres du SPATUT lors de leur manifestation d’hier. «Nous ne sommes pas contre le changement mené par l’État. Nous exigeons juste que cela soit mené de façon professionnelle. Ce qui est loin d’être le cas avec les tâtonnements du gouvernement et des ministères responsables», a précisé un membre du SPATUT de l’Université d’Antananarivo.
José Belalahy