
Le service national de la météorologie a demandé 200 postes budgétaires pour l’année d’exercice 2021. Si la demande a été effectuée, la réponse, elle, se fait attendre.
«La direction générale de la météorologie manque d’effectif. Ce, malgré le fait que le pays, à travers l’Ecole supérieure polytechnique de l’Université d’Antananarivo, produise des techniciens et ingénieurs de la météorologie. Mais à cause de la restriction budgétaire et le gel des effectifs, ces ressources humaines ne peuvent pas renforcer les rangs du service de la météo». Propos avancés lors de l’atelier de validation de l’avant-projet de politique nationale de la météorologie à Ankorondrano, hier, qui veut faire la lumière sur les défis inhérents au développement du service de la météorologie du pays. En effet, la direction générale de la météorologie comptabilise quelque 200 techniciens en tout et pour tout. Ce qui serait loin de suffire. Interrogée sur la question, Nirivololona Raolijao, directeur général de la météorologie de Madagascar : «si l’on veut se conformer aux normes, il faut au moins 5 techniciens par station régionale de la météorologie. Avec nos 23 stations éparpillées dans tout le territoire malgache, l’on est encore loin du compte». L’atelier d’hier a également permis de savoir que «l’organisme a demandé environ 200 postes budgétaires auprès du ministère de l’Economie et des Finances».
Budgétivore. Outre les défis liés aux ressources humaines, la direction générale de la météorologie fait également face à des soucis d’ordre financier. Le budget attribué au service de la météorologie n’aurait cessé de diminuer depuis l’année 2020 si l’on s’en tient aux dires de son directeur général. «Il y a eu un moment où le budget a connu une hausse mais le fait est qu’il n’a cessé de diminuer», a précisé Nirivololona Raolijao. Avant de toutefois noter que «la répartition du budget par l’Etat se fait en fonction des ressources disponibles». Profitant de son intervention, ce responsable a expliqué que la mise en place d’une politique nationale de la météorologie devrait permettre de résoudre les problématiques liées au financement de cet organisme. Cela serait également le cas pour les soucis relatifs aux ressources humaines, notamment en matière de renforcement de leurs capacités aussi bien en matière de météorologie qu’en matière de compétences techniques et technologiques. Aussi, Madagascar figurerait «parmi les pays en retard en matière de certification ISO dans le domaine de la météorologie. Ce, malgré les pressions sur le plan régional incitant le pays à se conformer aux normes». Validé hier, l’avant-projet de politique nationale devrait permettre d’apporter un nouveau souffle en matière de météorologie. Ce, dans la mesure où le pays fait partie des plus vulnérables en matière de changement climatique et qu’attribuer une place importante à la météorologie devrait permettre de mieux mettre en œuvre les actions et initiatives de préparation, d’adaptation, de résilience et de relèvement face aux chocs climatiques.
José Belalahy