Les fonctionnaires font la grogne malgré le fait que l’Etat ait décidé d’augmenter leurs salaires pour faire face à l’inflation galopante dans le pays. En effet, « c’est le monde à l’envers. Les moins diplômés sont mieux payés dans la fonction publique », ont-ils déploré. À titre d’illustration, les agents de l’Etat ayant un niveau d’instruction de BEPC perçoivent en moyenne un salaire de plus de 624 000 Ar avec une rémunération de base portant une valeur de plus de 384 000 Ar. En revanche, ceux qui ont le diplôme du baccalauréat, classés dans la catégorie professionnelle 3, ne perçoivent que plus de 619 000 Ar avec une rémunération de base de plus de 369 000 Ar. On aurait dit une prime à la médiocrité, malgré le fait que dans la fonction publique, le principe de rémunération devrait varier en fonction du niveau de diplôme dont dispose un fonctionnaire.
Grande frustration. Il est à rappeler que la hausse de salaires qui a été décrétée par l’Etat varie entre 5 et 25%. Les fonctionnaires qui sont mieux rémunérés en fonction de leurs catégories professionnelles ont ainsi vu une augmentation de l’ordre de 5% dans leurs fiches de paie, et ce, à compter de ce mois de mai. Les agents de l’Etat classés dans les catégories intermédiaires, quant à eux, bénéficient d’une hausse de salaires de l’ordre de 13% ; tandis que ceux qui ont les salaires les plus bas, obtiennent une hausse de l’ordre de 25%. Constatant que les moins diplômés deviennent mieux payés, cela entraîne une grande frustration ainsi qu’une perte de motivation au niveau des fonctionnaires. En effet, cette gratification prime ceux qui ont un niveau d’instruction bas dans le pays.
Par ailleurs, les agents de l’Etat ayant une catégorie professionnelle supérieure connaîtront le même problème étant donné que la hausse des salaires appliquée par l’Etat n’est pas à leur avantage. Ils se demandent ainsi sur quelle base, les responsables concernés ont avancé ce taux d’augmentation de salaires. Cela risque même d’engendrer une baisse de la qualité des services offerts par ces fonctionnaires plus frustrés, au grand public.
Navalona R.