Le succès était prévisible, mais il a dépassé l’espérance des organisateurs. Les années soixante incarnent indéniablement l’âge d’or de la chanson malgache et le public qui s’est pressé à ce spectacle voulait revivre de merveilleux moments de bonheur musical.
Les termes « plein comme un œuf » n’avaient jamais été aussi appropriés pour qualifier le CCESCA, hier après-midi. Les spectateurs entraient en file continue dix minutes avant le spectacle et les hôtesses avaient certaines difficultés à placer tout le monde. Néanmoins, à 15h tapante, Nanja introduisait ses cinq camarades et le spectacle pouvait commencer. Avec « Manakory » de Barijaona, l’ambiance était tout de suite installée. Ces six voix à l’unisson firent vibrer les fibres nostalgiques de tous les mélomanes présents. Elles ne s’arrêtèrent pas en si bon chemin puis qu’elles recommencèrent avec une seconde chanson. Honneur ensuite au doyen du groupe, Salomon qui reprit un des grands classiques de Naly Rakotofiringa. Puis, c’est par un très beau duo avec Lilie qu’il continua à tenir sous son charme la salle. Rija, Lilie et Tosy ou Tosy toute seule ont continué sur leur lancée jusqu’à ce qu’une malencontreuse coupure d’alimentation causée par le piètinement de fils électriques par des spectateurs à l’entrée rende inaudible la prestation de la benjamine du groupe. Cette dernière ne se démontant d’ailleurs pas fit chanter le public qui joua le jeu. Mais comme on dit, plus de peur que de mal et après une interruption de quelques minutes, le récital reprit et ne s’arrêta plus jusqu’à la fin.
« Ny lasako » montre que le public veut réécouter les œuvres de ces grands compositeurs que sont Barijaona, Naly Rakotofiringa et RR Majunga. Certains candidats spectateurs n’ont pas pu entrer faute de place et c’est donc tout à fait normalement que les organisateurs ont décidé de programmer un autre spectacle. Ce sera le 5 octobre toujours au CCESCA.
Patrice RABE
