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vendredi, décembre 27, 2024
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Université d’Antananarivo : Pagaille à Ankatso

On est libre de faire la grève comme on est également libre d’enseigner. C’est en substance les messages que les autres enseignants, et non des moindres, de l’Université d’Antananarivo ont fait passer hier. 

Les enseignants, dont plusieurs doyens de facultés, membres du conseil scientifique de cette université « demande instamment au président de l’Université de faire appliquer les dispositions légales pour le bon fonctionnement de l’Université ». C’est ce qui a été conclu à l’issue de la réunion de ce conseil hier. « La liberté de grève tout comme la liberté d’enseigner et de faire de la recherche font partie des prérogatives des enseignants-chercheurs », a martelé le conseil scientifique. Dans un communiqué rendu public, hier, les doyens de la faculté de droit et des sciences politiques, de la faculté d’économie, de gestion et de sociologie, de la faculté des lettres et des sciences humaines, de la faculté de médecine, sont tous sortis de leur réserve pour tirer la sonnette d’alarme. 

Travaux de recherche. Depuis plusieurs semaines, la grève menée par le syndicat des enseignants-chercheurs a tenté de paralyser l’Université d’Antananarivo qui entame une période charnière de l’année universitaire en cours avec la tenue des examens de passage au cycle supérieur et le calendrier des soutenances de travaux de recherche. En somme, le Seces qui a appelé à plusieurs jours, voire des semaines, de cessation de toutes les activités pédagogiques à l’Université d’Antananarivo, a tout manœuvré pour que le mouvement mené par le syndicat puisse impacter l’agenda établi dans les différents établissements. Les enseignants syndicalistes comptent faire peser leur poids, dans cette démarche, devant le rejet pour non-conformité à la Constitution d’une proposition de loi sur l’autonomie des universités. 

Domaine public. Mais le mouvement a été très peu suivi par leurs collègues enseignants, et certains examens ont pu se dérouler durant la période trouble de ces dernières semaines à Ankatso. Une situation qui n’est pas du goût des syndicalistes qui ont décidé de sceller les portails des établissements. Mais ce coup de trop a été fustigé par le conseil scientifique. « Le droit de grève est reconnu sans qu’il puisse être porté préjudice à la continuité du service public », a rappelé hier les membres du conseil scientifique de l’Université d’Antananarivo. Le conseil s’oppose à l’initiative d’ « entraver la libre utilisation du domaine public ». 

Étudiants. Les enseignants à Ankatso se désolidarisent dans cette grève menée par le syndicat. Et face à eux, ce sont les étudiants qui paient au prix fort le bras de fer. En tout cas, le Seces a appelé à ce que les étudiants sèchent les cours pendant la grève des enseignants. Mais les étudiants ont fait la sourde oreille. Les associations d’étudiants sont montées au créneau depuis la semaine pour réclamer la reprise des cours et des activités pédagogiques à l’université d’Ankatso. « Nous exhortons les différents responsables à trouver une issue à la situation de crise qui s’installe à l’université pour que l’enseignement reprenne son cours normal », a appelé un président de l’association des étudiants dans la faculté d’économie, de gestion et de sociologie. Une vraie claque à l’endroit du Seces.

Investiture reportée. Devant tout ce véritable désordre qui gagne du terrain à l’Université d’Ankatso, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, quant à lui, hausse les épaules. La tension et la situation de crise à Ankatso semblent être appréciées avec beaucoup d’indifférence du côté de Fiadanana. Béatrice Assoumacou ne parvient pas à trouver une issue aux revendications du Seces et laisse les universités être une proie privilégiée aux intérêts corporatistes. Les activités pédagogiques et les missions de recherche, qui sont, faut-il rappeler, la vocation première de l’université, se trouvent, à cet effet, dans une situation de frigidité. L’indifférence de la ministre serait même à son comble quand son ministère est pointé du doigt comme à l’origine du report de l’investiture du nouveau président de l’université d’Antananarivo et des autres chefs d’établissements supérieurs, faute d’avoir communiqué en conseil du gouvernement la tenue de cet évènement prévu aujourd’hui, comme le veut la procédure d’usage.  

Rija R. 

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