Dans l’objectif de bien préparer les prochaines échéances électorales, la CENI a invité les partis politiques et la société civile hier. Une invitation qui s’est heurtée à l’hostilité de l’opposition.
De façade ! C’est ainsi que le groupe PANORAMA et la plateforme RMDM ou Rodoben’ny Mpanohitra ho an’ny demokrasia eto Madagasikara ont qualifié l’atelier organisé par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), hier à Alarobia. « Il s’agit d’une concertation de façade et nous n’entendons pas y participer », a, de ce fait, fait savoir Alain Andriamiseza, un des tenants du RMDM. Une prise de position qui devrait remettre en cause au moins l’exclusivité de cette consultation. Notons qu’il s’agit d’un « Atelier de concertation sur la refonte de la liste électorale », d’après le nom choisi par les responsables de la CENI. L’opposition a tout de même effectué une visite éclair à Alarobia, juste pour déposer une lettre attestant leur refus de participer à cet atelier.
« La Nation a besoin d’une véritable concertation », a continué le politicien. Ce qui sous-entend que le doute s’installe dans le camp de l’opposition en ce qui est de la légitimité de la CENI sur l’organisation de cet événement qui devrait conduire à la refonte du fichier électoral comme ce que cette frange de l’opposition a toujours martelé. Est-ce de la mauvaise foi de la part de ces partisans de l’ancien président Ravalomanana ? Avec ou sans eux, la CENI a poursuivi son atelier avec la participation des autres partis politiques et de la société civile.
FFKM. En tenant mordicus à cette concertation nationale, l’opposition n’a cessé de prendre comme référence celle de 1991, organisée sous les ailes du Conseil œcuménique des Églises Chrétiennes de Madagascar (FFKM). Pour ce front proche de Ravalomanana, avec la sortie récente de Tabera Randriamanantsoa du RMDM, cette structure, à vocation religieuse, est la seule entité légitime qui devrait organiser la concertation nationale pour qu’elle soit légitime et acceptée par tous. Notons que les deux potentiels candidats, hypothétiquement parlant, gardent des liens très proches avec les principales églises de ce conseil et que les opérations de séduction ont été déjà lancées. Reste à savoir si le FFKM, après ses rôles très mitigés durant les crises politiques consécutives après son entrée en politique en 1991, osera encore s’immiscer dans les choses politiques.
Sans issue. « La concertation nationale n’est pas une priorité », a rétorqué le président Andry Rajoelina à Anosy ce vendredi en répondant à l’interrogation des journalistes sur le forcing de l’opposition à l’organisation de cette concertation nationale. Pour l’Etat, ce qui est urgent c’est l’organisation d’une concertation sur l’autosuffisance alimentaire. Un colloque sur le foncier s’est d’ailleurs déroulé au CCI Ivato ce mercredi. Face à ce dialogue de sourd entre l’opposition et l’Etat, on ne peut rien espérer de cette concertation nationale qui devrait pourtant réunir toutes les forces vives de la nation. Il reste à trouver l’oiseau rare qui pourrait trouver un terrain d’entente entre toutes.
Julien R.
Le fait de snober une concertation sur un thème établi n’est il pas déjà un refus de concertation ?
En politique, on se donne de l’importance comme on veut l’entendre. Le concert de refus est bien là.