220 millions de dollars pour financer le projet d’amélioration de l’accès à l’eau potable (PAAEP). Avec une telle enveloppe, dont la moitié à titre de don non-remboursable, la Banque mondiale qui finance ce projet est en droit d’exiger des résultats.
Contrat de performance
C’est compréhensible. Difficile pour la Banque mondiale, ou pour tout autre bailleur à sa place, d’envisager un échec pour un projet avec un tel volume d’investissement. La déclaration de la responsable des opérations de la Banque mondiale, Marie-Chantal Uwanyiligira, est sans équivoque : la JIRAMA doit s’engager à faire une réforme qui assurera la viabilité financière du secteur de l’eau. Un contrat de performance entre la JIRAMA et le ministère de l’Eau en matière d’amélioration des services de l’eau sera donc un passage obligé. Si ce n’est pas une mise en garde, cela y ressemble. La JIRAMA, et quelques autres entités, savent à quoi s’en tenir. La concrétisation du PAAEP sera mesurable bien assez tôt, à mesure que sa mise en œuvre avance. Ce projet qui touchera près de 3,5 millions de personnes du Grand Tana et de six autres villes (Antsiranana, Antsirabe, Mahajanga, Fianarantsoa, Mananjary et Manakara), vise avant tout les plus vulnérables. Plus de 60 000 branchements sociaux sont envisagés. Voilà qui devrait ravir les organisations non gouvernementales qui ont longtemps crié haut et fort – sans pour autant avoir été forcément entendues – la nécessité absolue d’investir de manière conséquente dans le secteur de l’eau (et de l’assainissement). On s’attend à ce que les choses changent dorénavant.
Des contrats de performance, bien des domaines en auraient bien besoin à Madagascar. Au vu des contre-performances observées dans divers secteurs et à divers niveaux, l’adoption de la culture des résultats devrait être la règle pour tous. Pour l’instant, si l’on en juge par les réalités du terrain où le laisser-aller et la mauvaise gouvernance restent prédominants, il y a loin de la coupe aux lèvres.
Hanitra R.