
Le bilan publié par l’OMS le 22 septembre 2014 sur l’épidémie de fièvre à virus Ebola affiche une progression toujours plus inquiétante : le cap des 5800 cas est déjà franchi dont 2803 décès, dans les trois pays affectés en Afrique de l’Ouest.
La maladie à virus Ebola continue de se propager à une vitesse exponentielle. L’épidémie pourrait atteindre la barre des 20.000 cas dès le début du mois de novembre dans les trois principaux pays affectés par l’épidémie, à savoir la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone, si rien ne s’avère efficace pour l’endiguer. Un chiffre qui ne devait être atteint qu’en décembre selon les estimations au début de l’épidémie. Depuis plus de 40 semaines, Ebola est au coeur d’un combat que le monde n’est pas encore près de gagner, si l’on se réfère aux situations du terrain dans ces pays africains les plus touchés.
Transmission. Le plus grand problème réside, en réalité, dans la transmission. Les études des données recueillies sur 4500 cas enregistrés à la mi-septembre, ont montré qu’un malade contamine directement, en moyenne, deux autres personnes, tandis que le temps d’incubation est évalué à environ 11 jours. Le personnel médical, directement en contact avec les malades, parfois avec des moyens de protection dérisoires, figure parmi les catégories de personnes les plus atteintes. Le taux de décès au Libéria parmi les soignants infectés, dépasse les 80%. Ce pays compte également un grand nombre de foyers, dont les quartiers pauvres de la capitale, Monrovia. Le Nigéria, également touché, mais dans une moindre mesure, par la maladie à virus Ebola, a heureusement su contenir le nombre de cas à 20.
Risque réduit. Madagascar reste jusqu’à maintenant épargné par l’épidémie, en dépit d’un classement “parmi les pays à risque de transmission” par des chercheurs britanniques. Une affirmation contestée localement, sur la base de la différence entre les espèces de chauve-souris à Madagascar et en Afrique. Il n’empêche, l’opinion n’est pas encore suffisamment rassurée, face à une progression sans précédent de cette maladie, aussi éloignée de la Grande Ile soit-elle. En témoigne la psychose qui a gagné la ville de Toamasina, après l’accès au Grand Port, d’un navire qui a fait escale au Libéria. L’évolution de l’épidémie est toujours suivie de près par l’opinion locale.
Hanitra R.