Le pays est en mal de résultats concrets. Les 8 mois du nouveau régime au pouvoir n’ont pas encore convaincu de son efficacité. Sans doute faut-il maintenant qu’il accélère un peu le rythme dans la lutte contre la pauvreté parce que le public commence à s’impatienter. Le motif que les bailleurs de fonds n’ont toujours pas ouvert le robinet de l’aide et du financement est de moins crédible au point que dans la classe politique certains leaders en arrivent à envisager un remaniement ou même un changement de gouvernement comme solution.
En mal de résultats
Il est vrai, en effet, que l’Etat donne au public cette impression de manquer d’argent et de serrer la ceinture au maximum, parce que les promesses lancées lors des campagnes électorales ne se concrétisent toujours pas. Bien au contraire, les horaires de délestages, l’insécurité, le coût de la vie ont augmenté. De la période de Transition jusqu’à présent, les difficultés n’ont pas disparu et se sont dans certains cas aggravées. Le seul changement que personne ne minimise est l’élection du président de la République. Le retour à la démocratie et à l’ordre constitutionnel nourrissent fortement l’espoir de pouvoir sortir de la crise. Les déplacements à l’étranger du président de la République sont diversement interprétés, en mal ou en bien, mais il faut reconnaître que la disponibilité de la communauté internationale à nous aider vient surtout de là. C’est jusqu’à présent le plus grand résultat du régime au pouvoir. Pour les conforter, le gouvernement redouble d’efficacité et de performance en accélérant la confection du plan national de développement pour que les bailleurs de fonds puissent ouvrir le robinet du financement. Ils ont besoin de savoir en détail comment les financements alloués seront dépensés. L’autre condition des aides est politique. La communauté internationale exigerait maintenant que la Feuille de route de sortie de crise soit appliquée dans son intégralité. En d’autres termes, les exilés politiques pourront rentrer au pays sans condition. Ces exigences n’apparaissent pas au grand jour, mais le public commence à les deviner devant les tergiversations, les hésitations, manifestées par les dirigeants sur les questions sensibles. Le public ne veut plus aujourd’hui que des résultats parce que la pauvreté pèse trop lourdement sur le quotidien de chaque foyer. Il a élu le président de la République à partir de ses promesses d’un avenir meilleur. Il reste maintenant à les concrétiser avant que la lassitude et le doute ne s’enracinent au point de rendre plus difficile à atteindre les objectifs fixés. Le gouvernement a donc du pain sur la planche. Sa tâche est d’autant plus facilitée qu’il peut profiter de la forte légitimité du président de la République acquise à son élection pour obtenir des résultats significatifs. Le public les attend avec impatience sur le terrain de l’économie et du social.
Zo Rakotoseheno