L’abolition de l’esclavage à Madagascar a été décrétée par Radama Ier durant son règne (1810-1828). Elle a été négociée entre les Malgaches et les Anglais, en échange duquel, ces derniers allaient aider le monarque malgache à asseoir encore plus son pouvoir sur le pays.
Dès lors, le commerce humain a été interdit. Cependant, dans certains ports et lieux de commerce situés dans les zones maritimes, le marché n’a jamais stoppé. Si les Malgaches natifs risquaient des sentences, des communautés étrangères ont pris le relais.
Notamment, les « Antalaotra », hommes de commerce arabisés d’origine juive pour certains, simples commerçants perses ou arabes ou grands sages arabes pour d’autres. Il y avait également les « Karany », dénomination à l’époque, qui actuellement sont appelés les « Karana ».
Surtout pour l’esclavage intérieur. Voyant la brèche causée par l’interdiction royale, ces deux communautés ont su en profiter. Pour la traite extérieure, les notables ou monarques des villes côtières restaient fournisseurs de confiance des acheteurs.
Ces deux communautés ont donc réussi à maintenir la traite négrière jusqu’à l’arrivée des Français. Ces derniers ont colonisé Madagascar, mais aussi ont décrété l’abolition de l’esclavage. Mettant sur le banc le système de rang social et lignagère traditionnel.
Voilà pourquoi, les vagues de Malgaches réduis en esclavage arrivaient encore aux Etats-Unis jusqu’à la fin du XIXe siècle. Ces abolitions ont aussi été à la source du manque de documentation dans l’histoire des esclaves de la Grande Île.
Les documents officiels étaient prohibés puisque l’activité était illégale. Le dernier navire, « slave ship », à avoir amarré aux Etats-Unis a été le « Clotilda ».
Recueillis par Maminirina Rado
