Les trois jours qui se sont écoulés le week-end dernier et qui ont marqué la célébration du 62e anniversaire de l’Indépendance ne resteront pas dans les mémoires des Malgaches. Le pouvoir a essayé de lui donner tout son éclat. Le défilé militaire a été une démonstration du savoir-faire de nos troupes. Il a montré que notre armée est à la hauteur de la tâche qui lui incombe, celle de faire régner l’ordre et de protéger les citoyens de toutes les agressions à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Le déroulement de l’événement fut réglé comme sur du papier à musique. À Mahamasina, il y eut un très beau feu d’artifices, le 25 juin au soir. Les spectacles des podiums et le grand concert au stade des Barea ont réuni du monde. Mais de tout cela, il ne restera plus rien dans les souvenirs car il va falloir retrouver la dure réalité.
Les lampions sont éteints, place à la dure réalité
La population malgache s’est en quelque sorte engourdie durant ce week-end du 26 juin. L’espace de trois jours, on lui a fait oublier tous les problèmes qui vont lui tomber dessus après la fête. Les autorités savent très bien que les décisions qu’ils vont prendre vont tomber comme de véritables coups de massue sur les citoyens. La hausse des prix du carburant est déjà en vue et tout le monde essaie d’appréhender les conséquences de cette augmentation qui est incontournable. On ne sait pas de quel ordre elle sera, mais on sait que cela sera très douloureux. La spirale de l’inflation est en vue. Le pouvoir est en train de chercher le moyen d’en alléger les conséquences. Les acteurs du secteur économique sont déjà en train d’envisager les mesures qu’ils devront prendre pour essayer d’amortir les effets de cette hausse sur la santé de leurs entreprises. Au bas de l’échelle, ce sont les pauvres consommateurs qui vont « trinquer ». Les jours à venir vont être très durs et il va falloir s’armer de courage pour affronter la réalité. La fête n’a pas rendu amnésique. Les lampions sont maintenant éteints et c’est la grisaille du quotidien qu’on retrouve.
Patrice RABE