Démocratie ou non, l’Etat se définit comme l’institution à qui tout est permis, puisqu’il lui revient de créer, de dire et d’exécuter le droit. Tout ce qui est interdit aux particuliers, il revendique le pouvoir de s’y livrer en toute illégalité. Même si la quasi-majorité des Etats se déclarent comme étant un Etat de droit, la puissance publique y est loin d’être soumise aux règles de droit.
L’État de droit suppose la séparation des pouvoirs, mais cela reste fictif car la concentration du pouvoir est souvent sous la poigne d’une seule et unique personne.
Alors, on peut se demander pour qui les lois, les droits et les devoirs sont faits ou qui y sont assujettis ? Est-ce que ceux qui sont au pouvoir ne se considèrent plus comme des citoyens justiciables? Pensent-ils que les règles de droit qu’ils édictent ne s’imposent qu’au corps social qui a le devoir de lui obéir en tout ? Comment osent-ils se faire prendre en flagrant délit de « désobéissance constitutionnelle » sans scrupule ?…
Chez nous, on en vient à se demander, qui est le plus malgache, l’Etat ou le peuple ? Les élus ou ceux qui les élisent ?
Dans tous les cas, que peut-on attendre d’un Etat qui est juge et partie quand il bafoue les lois, n’assume pas ses devoirs, n’exerce pas les contrôles?
Si certains individus sont arrêtés pour atteinte à la sécurité de l’Etat, que faire de cet Etat qui porte atteinte à la sécurité du peuple : sécurité alimentaire, sécurité des biens et des personnes, sécurité sanitaire, sécurité des frontières…
C’est en lui rappelant ses devoirs qu’on peut limiter les droits et la toute-puissance de l’État, lui remémorer qu’il existe une limite à son autorité.
Quand les autorités publiques prennent des décisions qui menacent la survie de la population, cette dernière a le devoir et l’obligation morale de s’y opposer. Et ce droit figure à l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789.
Certains appellent cette résistance de la « désobéissance civile » mais, qu’on se le dise, ce n’est point une rupture de citoyenneté, ni un acte insurrectionnel. Il s’agit juste d’une manifestation de « civisme », une volonté d’œuvrer pour l’intérêt général !
Plume de P : L’Etat a-t-il tous les droits ?
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