Les industriels importateurs de vanille félicitent les récentes initiatives des autorités malgaches pour une gestion équitable de la filière en faveur des producteurs. Mais ils ont aussi d’autres attentes pour plus de transparence notamment dans l’octroi des agréments aux exportateurs.
C’est le cas notamment de Sustainable Vanilla Initiative (SVI) qui regroupe d’importants acteurs internationaux de la vanille et qui vient d’adresser une lettre à la ministre de l’Economie et des Finances Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison et au ministre de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation, Edgard Razafindravahy.
Rassurants
Ces deux membres du gouvernement, rappelons-le, ont organisé au début de ce mois de juillet, une conférence sur la vanille de Madagascar à Paris. Une initiative félicitée par SVI qui reconnaît que la rencontre leur a permis d’avoir été informé sur les textes sur la campagne en cours. « Les interactions régulières avec le ministère nous manquaient, et nous saluons l’occasion de nous reconnecter et poursuivre notre dialogue », déclare Jan Gilhuis un responsable de la SVI. Pour la SVI dont les membres sont cotés en bourse, les discours tenus par les autorités malgaches sont rassurants sur plusieurs principes de la durabilité et qui sont partagés. À savoir : l’assurance d’un marché ouvert où les règles et les textes sont transparentes et s’appliquent de la même manière pour tous, l’importance du revenu vital pour les producteurs et d’un prix minimum pour la vanille verte versé directement aux producteurs, et l’importance de l’amélioration de la gouvernance du secteur. « Nous partageons votre accent sur l’urgence de la traçabilité et de la transparence, et qu’il est crucial que les taxes collectées sur la vanille soient réinvesties dans le développement du secteur. Pour la pérennisation de la filière, il est essentiel, à notre avis, que l’administration continue ainsi à s’aligner aux réglementations internationales, aux exigences de qualité et salubrité alimentaire et – non des moindres – sur les nouvelles législations relatives au devoir de vigilance en matière de durabilité ».
Demandes urgentes
Tout en félicitant le gouvernement malgache pour ces « messages clairs sur la réglementation actuelle », les entreprises membres de la SVI ont encore des « demandes urgentes de clarification » sur certains points. À commencer par l’agrément des exportateurs. « Nous cherchons plus de détails sur les modalités, quelles autorités les Exportateurs se doivent-ils s’adresser pour payer les taxes, quelles informations doivent-ils fournir, comment devraient-ils fournir la preuve que le prix minimum a été payé aux producteurs. Nous pensons que cela pourrait nécessiter des mécanismes de traçabilité complets jusqu’aux transactions individuelles sur le marché – qui n’existent pas encore actuellement ». La SVI souhaite la publication dans les meilleurs délais de liste des agréments des exportateurs. Et ce, dans un souci de ne pas compromettre le bon déroulement de la campagne. « Nous craignons que les exportateurs s’abstiennent d’acheter la vanille verte tant que cette question reste en suspens. Cela peut avoir un impact considérable sur les producteurs, en mettant en péril le maintien du prix minimum à la production ».
Taxe de 4 USD par kg
Concernant le rôle du Conseil National de la Vanille (CNV), la SVI estime qu’un processus transparent et équitable est très important. Plus particulièrement sur la taxe de 4 USD par kilo exigée aux exportateurs. « Nous prenons note de l’intention de financer les activités du CNV par le biais de la taxe à l’exportation de 4 USD/kg et souhaitons vivement avoir une transparence sur le mécanisme de financement, sur la base de calcul et les modalités de paiement. Une demande de paiement rétroactif risque d’être un défi pour de nombreux acteurs qui ne pourront pas répercuter ce coût sur leurs clients ». Notons que la SVI est une initiative volontaire de l’industrie, qui vise à promouvoir l’approvisionnement stable à long terme de vanille naturelle de haute qualité, produite de manière socialement, écologiquement et économiquement durable. Les membres de SVI pensent que la vanille peut bénéficier à tous les partenaires de la chaîne de valeur, à commencer par l’amélioration des moyens de subsistance des agriculteurs.
Recueillis par R.Edmond.